Cela faisait longtemps: exemplaires et inimitables, les lutteurs et lutteuses tunisiens ont fait le plein. Les motifs de satisfaction n'ont de sens que dans le devoir accompli. Il faudrait certainement placer l'épreuve du championnat d'Afrique dans son contexte réel pour réaliser l'étendue de l'exploit des lutteurs tunisiens à l'occasion de la nouvelle édition qui vient de prendre fin dans la capitale tchadienne N'Djamena. Après la lutte gréco-romaine et la lutte féminine, c'était au tour des lutteurs de la catégorie libre de se mettre en évidence dans une discipline qu'ils ont su dominer de bout en bout. Avec quatre nouvelles médailles d'or, les résultats de la sélection tunisienne en disent long sur les dispositions des lutteurs et des lutteuses qui, par leur exceptionnel charisme et leur abattage, ont atteint le sommet. D'un autre côté, on ne peut que leur reconnaître cette faculté de disposer de ressort et de courage dans un contexte pas tout à fait favorable. Avoir les qualités requises est une chose, les utiliser à bon escient en est une autre. On ne saurait suffisamment le dire, et encore moins l'exprimer, le progrès enregistré par les lutteurs tunisiens réside à la fois dans les réformes techniques et dans la révolution des esprits. On espère que tout cela fera chaud au cœur de tous les amateurs et passionnés de cette discipline, et pourquoi pas servir de message à tous les jeunes qui pratiquent la lutte, à ceux qui vivent là où ça ne rigole pas tous les jours. Une épreuve comme le championnat d'Afrique se prépare techniquement et physiquement. Elle se gère aussi tactiquement. Mais elle se gagne surtout par le goût du risque et le panache. Voilà en condensé le portrait d'athlètes, hommes et dames, qui ont su se surpasser pour sublimer leur parcours. Ils se voient ainsi des passionnés de tout ce qu'ils ne cessent d'entreprendre, mais aussi de tout ce qui va avec. Il faut dire que même si le potentiel n'est pas encore suffisamment optimisé, il est bel et bien manifeste, à l'image des médailles remportées et qui se traduisent par une comptabilité plus que jamais parlante. Ça vaut de l'or!... Dans la catégorie libre, la dernière épreuve disputée lors de ce championnat d'Afrique, la suprématie tunisienne était évidente. Les cinq lutteurs alignés dans ce style sont montés sur le podium. Quatre sont allés jusqu'au bout en parvenant à glaner l'or là où ils étaient alignés. Il s'agit respectivement de Zied Ayet Ikram (74 kg), Adnène Rhimi (84 kg), Rochdi Rhimi (96 kg) et Slim Trabelsi (120 kg). Quant à Haythem Belaiche (66 kg), il s'est contenté de la médaille de bronze. Comme on le voit, l'ascendant des lutteurs tunisiens dans cette nouvelle édition du championnat d'Afrique parle de lui-même. Pourtant et faute de moyens financiers, liés notamment aux frais de déplacement, la sélection tunisienne a pris part à cette épreuve avec un effectif réduit. Plus encore, un seul entraîneur était chargé de l'encadrement de tous les lutteurs, hommes et dames, dans les différentes catégories. Sur le plan individuel, l'on retiendra l'exploit de Zied Ayet Ikram qui a remporté deux médailles d'or, respectivement en lutte gréco-romaine et en lutte libre. Pour sa part, Slim Trabelsi a fortement réussi sa reconversion dans les seniors. Encore à l'âge des juniors, il s'est imposé face à des adversaires qui sont plus expérimentés que lui en parvenant à remporter la médaille d'or dans une catégorie difficile et qui est souvent dominée par des athlètes intraitables. Bilan de la participation tunisienne au championnat d'Afrique Lutte gréco-romaine Radhouane Chebbi(120 kg): Médaille d'or Haykel Achouri(84 kg): Médaille d'or Zied Ait Ikram(74 kg): Médaille d'or Jihed Khelifi(66 kg): Médaille d'or Lutte libre Adnène Rhimi(84 kg): Médaille d'or Rochdi Rhimi(96 kg): Médaille d'or Zied Ait Ikram(74 kg): Médaille d'or Slim Trabelsi(120 kg): Médaille d'or Haythem Belaiche(66 kg): Médaille de bronze Lutte féminine Marwa Meziani(48 kg): Médaille d'or Marwa Ameri(55 kg): Médaille d'or Hela Riabi(59 kg): Médaille d'or Hedia Trabelsi(51 kg): Médaille de bronze.