• Fin décembre, Vivre ici, E Viva le cinéma, options de distribution en Europe dans les salles et à la télé. • Participation tunisienne active au lancement du fonds panafricain d'aide au cinéma. • Nouveautés aux JCC 2010 : - Compétition nationale pour les courts métrages - Leçon de cinéma donnée par un grand nom du cinéma mondial Absente de toutes les sections officielles et parallèles du 63e Festival de Cannes, la Tunisie est néanmoins présente, pour la quatrième année consécutive, dans le village international de la manifestation qui accueille les cinématographes de 70 pays à travers le monde. Le pavillon tunisien géré par le Syndicat national des producteurs tunisiens (Snpt) et le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine a permis de toucher à plusieurs buts : «Faire connaître les derniers films produits sous nos cieux, créer une vitrine afin d'attirer les producteurs et les distributeurs étrangers, promouvoir les JCC (Journées cinématographiques de Carthage), et la Tunisie en tant que terre de tournage», a souligné M. Fethi Kharrat, directeur de la division des arts de l'audiovisuel au sein du ministère de la Culture. Et d'ajouter : «Certes, cette opération- promotion tous azimuts est perfectible avec davantage de matériels cinématographiques, entre brochures, dépliants, DVD, outre un meilleur réseau de communication, mais il est clair que les résultats sont de plus en plus palpables». A preuve, parmi les quatre films qui ont été projetés dans le marché du film à Cannes, trois au moins font l'objet de négociations avec des partenaires européens pour obtenir des options de cofinancement ou de distribution à la télé ou au cinéma. Il s'agit de Vivre ici, de Mohamed Zran, E viva le cinéma, de Mokhtar Ladjimi et de Fin décembre de Moez Kammoun. Tunisie, terre de tournage «Il est clair, affirme M. Fethi Kharrat, que le pavillon tunisien a, depuis quatre ans, permis le tournage de plusieurs films en Tunisie: Jésus, une coproduction italo-tunisienne (cinétéléfilms) Omar m'a tuer (Carthago films). Cela sans compter que la sélection officielle de la 63e édition de Cannes compte un film tourné en Tunisie : Hors la loi de Rachid Bouchareb, tandis que le festival de Venise s'est ouvert en septembre 2009 avec un film également tourné en Tunisie Baâria, de l'Italien Guiusseppe Tornatore. Voilà qui confirme la Tunisie en tant que terre de tournage. Et nous devons d'autant plus consolider cette voie par une action plus agressive que la concurrence est désormais très rude. Car, des pays comme la Jordanie et le Maroc offrent beaucoup de privilèges, afin d'attirer les producteurs étrangers. Passer la vitesse supérieure est donc un impératif». Mais, ces actions et retombées somme toute encore timorées en nombre justifient-elles l'existence d'un pavillon tunisien à Cannes? s'interrogent quelques-uns parmi les professionnels du cinéma ? M. Lotfi Laâyouni, vice-président du Snpt et également responsable du stand n'y va pas par quatre chemins : la création du pavillon tunisien à Cannes «a, d'une année à l'autre, des retombées positives sur le secteur cinématographique. Des contrats de coproductions, de distribution de films tunisiens, et des tournages grâce à l'affichage, et des insertions publicitaires dans les revues spécialisées, brochures et dépliants, ont été réalisés». Participation tunisienne à la création du FPC Mieux, cette année la Tunisie a été très active et a largement contribué au lancement à Cannes du FPC (Fonds panafricain d'aide du cinéma) avec le soutien de l'OIF (organisation internationale de la francophonie) pour la gestion de ce fonds qui sera alimenté par des investissements publics et privés afin de dynamiser et relancer la production audiovisuelle africaine et d'ouvrir des horizons aux nouvelles générations de cinéastes africains. Ce fonds qui constituera, à n'en point douter, un tournant dans la politique d'aide aux cinémas du Sud s'il venait à être appliqué sera «abrité, selon M. Frédéric Bouilleux, directeur de la langue française et de la diversité culturelle à l'OIF, par l'un des pays africains qui aura la bonne volonté de l'appliquer, même s'il estime qu'actuellement la question est anticipée et que le plus urgent actuellement est de concrétiser la structure de ce fonds». Belle initiative donc applaudi par la majorité des professionnels africains présents à Cannes, lors de la conférence de presse sur le projet de création du FPC, donnée dans le pavillon des «Cinémas du monde» et au cours de laquelle M. Lotfi Laâyouni, représentant des producteurs tunisiens, a déclaré la solidarité des professionnels tunisiens à ce fonds, d'autant, a-t-il souligné que «2010 est l'année du cinéma en Tunisie et que ce fonds que nous appuyons très fortement est une belle opportunité pour l'ensemble du cinéma africain. D'où l'action entreprise, en tant que Chambre syndicale des producteurs, pour sensibiliser notre ministère de la Culture à la nécessité de voter ce fonds au sein de l'Union africaine. Nous demandons également à tous les journalistes et critiques africains de soutenir ce fonds». De son côté, M. Fethi Kharrat, représentant du ministère de la Culture tunisien lors de cette opération de lancement du FPC n'a pas caché son enthousiasme en nous avouant le tournant que susciterait ce fonds une fois concrétisé : «La Tunisie a toujours soutenu les actions en faveur du cinéma africain. Maintenant, c'est aux associations, aux sociétés civiles, aux bailleurs de fonds et à tous les décideurs africains de s'impliquer davantage pour la concrétisation de ce fonds. L'idée est révolutionnaire, si elle venait à être concrétisée, d'autant que les privés et les mécènes ne sont pas entrés de plain-pied dans le financement du cinéma africain». Nouveautés aux prochaines JCC L'équipe des JCC 2010 était également de la partie à Cannes. Plusieurs membres de l'équipe ont vu les films pour une éventuelle sélection, dans le programme de la prochaine édition toutes sections confondues. Y aura-t-il des nouveautés lors des JCC 2010? «Oui, répond M. Fethi Kharrat, l'inauguration d'une compétition nationale pour les courts métrages, ainsi que d'une leçon de cinéma (Master class) donnée par un grand réalisateur du cinéma mondial.» Bien sûr, et de l'avis de tous les professionnels présents à Cannes, beaucoup reste à faire au plan de la communication et de la présentation du matériel technique pour promouvoir notre cinéma en présentant les meilleures conditions pour une plus grande visibilité dans l'immense village international et le non moins titanesque marché du film, mais quatre ans de présence dans cette «Tour de Babel» cinématographique, c'est si peu. Il faudrait donc encore plus de souffle, de persévérance et de ténacité, et surtout la mobilisation d'animateurs et de communicateurs internationaux plus perspicaces ayant un réseau de relation international pour une action plus agressive et des résultats plus probants.