Le mouvement Wafa est-il au bord de l'implosion à cause de l'affaire Slim Boukhdhir, porte-parole du mouvement, membre du comité constitutif et du comité exécutif du mouvement Wafa qui vient d'être évincé de son poste et exclu du parti? Le motif invoqué : Boukhdhir est accusé de s'être désolidarisé d'Azad Badi, membre du comité constitutif de Wafa, accusé lui aussi par certains médias d'être un ancien rcdiste et d'avoir participé au financement de la campagne électorale 2004 du président déchu. Pour en savoir plus et éclairer l'opinion sur les dessous de l'affaire, La Presse a donné la parole aux deux protagonistes, à savoir Slim Boukhdhir, qui se considère toujours comme le porte-parole de Wafa d'une part, et Abderraouf Ayadi, président de Wafa, qui soutient qu'il s'agit là «d'un problème intérieur qui sera réglé par les structures compétentes du mouvement», d'autre part. Une décision contraire au règlement intérieur du parti «La décision de mettre fin à mes fonctions de porte-parole du mouvement Wafa a été annoncée par Féthi Jerbi, trésorier du parti, qui l'a imputée au comité constitutif du parti, lequel comité ne s'est pas réuni depuis trois semaines. On me reproche de ne pas avoir pris une position de solidarité avec Azad Badi, membre du comité constitutif de Wafa, à la suite des révélations par les médias qu'il était adhérent au RCD dissous et qu'il a contribué financièrement à l'une des campagnes électorales du président déchu. J'ai, en effet, demandé l'ouverture d'une enquête interne et d'écouter les explications d'Azad Badi. Malheureusement, ce dernier et Féthi Jerbi ont décidé de geler les activités du comité constitutif de Wafa et au lieu d'ouvrir l'enquête à laquelle j'appelle, ils ont pris la décision de m'exclure du parti. Quant à Abderraouf Ayadi, président du mouvement, il a préféré garder le silence mais il a fini quand même par annoncer mon expulsion. C'est une décision contraire au règlement intérieur du mouvement dans la mesure où je suis avec Ayadi lui-même les deux seuls membres élus du comité constitutif et que mon exclusion du parti ne peut être prononcée que par le Congrès national du parti», précise Slim Boukhdhir. Comment va-t-il réagir à cette décision et quels sont les moyens qui lui sont permis en vue d'infléchir la décision de sa mise à l'écart ? «D'abord, souligne-t-il, je n'ai reçu jusqu'à aujourd'hui aucun document écrit signifiant mon exclusion. J'ai appelé à une réunion de dialogue qui se déroulera demain et groupera les dirigeants de Wafa, ainsi que les responsables des bureaux régionaux, en vue de redresser la marche du parti et de réparer les erreurs commises jusqu'ici. D'autre part, j'appelle à une enquête sur le comportement de Fethi Jerbi, trésorier du mouvement, qui refuse d'informer les militants et les cadres du parti sur les détails de la gestion du budget du mouvement alors que le règlement intérieur l'oblige à nous fournir un rapport quotidien sur les dépenses et les rentrées d'argent». Un problème interne Du côté de la présidence de Wafa et plus précisément auprès de Abderraouf Ayadi, président du parti, c'est un autre discours contrastant totalement avec les déclarations de Boukhdhir. «Pour nous, il n'y a pas d'affaire Slim Boukhdhir. Il s'agit d'un problème d'organisation interne. Il a été remercié de sa fonction de porte-parole du mouvement, mais il préserve sa qualité de membre du comité constitutif. S'il estime qu'il a été lésé, il a le droit de recourir aux structures chargées de la gestion interne du parti qui prendront les décisions qu'elles jugeront les plus appropriées. Quant à la réunion de dialogue à laquelle il a appelé pour demain, rien d'officiel n'a été décidé jusqu'ici».