• Sensibiliser les intervenants du secteur à la conformité aux normes nationales et internationales • Les entreprises en bâtiment et travaux publics peuvent accéder à «la catégorie supérieure» en se conformant à certaines normes établies • Veiller au bon déroulement des travaux et vérifier les matériaux et l'installation adéquate de l'échafaudage Le nombre d'accidents du travail dans le secteur du bâtiment est encore important malgré les dispositions prises pour le réduire. Plusieurs types d'accident sont enregistrés dans ce secteur dont les chutes de hauteur, l'électrocution, la chute des matériaux et/ou d'équipements sur les ouvriers… les chiffres sont éloquents : en 2009, le nombre d'accidents du travail dans ce secteur s'est élevé à 5.715 accidents, soit 13% de l'ensemble des accidents du travail. Chaque accident dans ce secteur cause un arrêt de travail de 28 jours en moyenne, soit une hausse de 25% par rapport à la moyenne générale. La fréquence d'accidents mortels est estimée au triple de la moyenne générale, soit 44 accidents pour 100.000 ouvriers. Selon Mme Hédia Karoui, sous-directeur des marchés à la Direction générale des bâtiments civils, au ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, «tous les intervenants sur les chantiers sont impliqués dans la prévention des risques professionnels». Les architectes, les responsables des bureaux d'études et les contrôleurs techniques sont parmi les intervenants qui travaillent ensemble lors de l'édification d'un bâtiment. «Il existe des petites, moyennes et grandes entreprises de bâtiment et des travaux publics qui sont appelées à travailler conformément aux clauses du cahier des charges où sont précisées les dispositions relatives à la prévention des risques d'accidents», ajoute la responsable Les textes juridiques et réglementaires dans ce domaine ont été donc promulgués, mais ne sont pas toujours appliqués à la lettre. D'où la nécessité d'assurer la mise à niveau de tous les intervenants dans ce secteur en se conformant aux normes nationales et internationales. La législation nationale est régulièrement mise à jour — du moins pour ce qui concerne certains articles — en axant le travail notamment sur la formation et le recyclage des travailleurs qui sont sensibilisés sur diverses questions dont celle qui intéresse la consommation de l'énergie. Le but étant de répondre particulièrement aux exigences des grands projets. Les mesures préventives concernent l'édification, la maintenance et l'entretien des bâtiments et des ouvrages d'art comme les ponts et les routes. Détails d'exécution de l'ouvrage Les entreprises en bâtiment et travaux publics peuvent accéder à «la catégorie supérieure» en se conformant à certaines normes établies. Elles doivent, par exemple, augmenter le taux de compétences, ce qui permet d'employer un nombre important de diplômés de l'enseignement supérieur. Mme Karoui se réfère à des circulaires et autres textes juridiques qui ont interdit, par exemple, l'emploi des jeunes de moins de 16 ans, et insisté sur la nécessité de protéger les travailleurs. Les facteurs de sécurité et les principes de la santé et de la sécurité au travail ont été également définis. Les ministères de la Santé publique, de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire et des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger ont publié des circulaires pour prévenir les accidents du travail. La responsable recommande aux entreprises «de mettre en place les moyens nécessaires pour prévenir les accidents sur les chantiers. Les échafaudages doivent être bien installés par des professionnels pour prévenir les chutes. Ces précautions doivent concerner aussi les bassins et les réservoirs». Un plan comportant les détails d'exécution de l'ouvrage ou du bâtiment selon les normes en vigueur doit être préparé. Quant au plan de sécurité professionnelle — comportant les mesures préventives, les circuits de passage horizontaux et verticaux des ouvriers — il doit être livré au chef du projet. En plus, un responsable sécurité doit être mobilisé et constamment disponible. Les moyens de prévention individuels et collectifs sont également nécessaires sur le chantier. Il faut veiller également au bon déroulement des travaux et vérifier les matériaux et l'installation adéquate de l'échafaudage. La création de centres de formation sur les chantiers est d'une grande utilité. M. Mohsen Sassi, de l'Institut de sécurité et de santé au travail (Isst), insiste, de son côté, sur l'importance des textes juridiques rappelant les structures concernées par les accidents du travail à l'extérieur et à l'intérieur de l'entreprise. En plus des caisses sociales, de la Caisse nationale de l'assurance maladie, l'Isst joue un rôle important dans la formation et l'assistance des entreprises pour qu'elles intègrent les moyens de prévention. Au sein des entreprises, les Groupements de médecine du travail et le médecin du travail — qui s'est vu confier de nouvelles missions — sont d'un grand apport. «La Tunisie a ratifié une convention relative à la santé et à la sécurité au travail deux années après l'indépendance. Nous avons donc une histoire dans ce domaine», se félicite le responsable. Et de rappeler que le Code du travail définit les obligations de l'employeur et de l'employé vis-à-vis de la sécurité au travail. En plus de l'installation de l'échafaudage par des personnes compétentes — ce qui n'est pas toujours le cas — les travailleurs doivent pouvoir circuler en toute sécurité sur le chantier et les passerelles. Un décret promulgué défini d'ailleurs toutes les précautions à prendre mais n'est pas toujours pris en compte, ce qui explique le nombre considérable d'accidents du travail dont les chutes.