L'armée doit-elle retrouver ses casernes, près de deux années et demie après son déploiement sur le terrain, dans l'ensemble des villes tunisiennes? L'heure a-t-elle sonné pour que soit levé l'état d'urgence définitivement, comme le soutiennent plusieurs acteurs du paysage politique et civil national ? Ces deux préoccupations se sont imposées ces derniers jours comme un sujet d'actualité dans la foulée des évènements douloureux qui se sont déroulés à Jebel Chaâmbi où les terroristes ont choisi l'escalade et n'ont pas hésité à faire des victimes parmi les forces de sécurité et de l'armée nationale. La Presse a sondé les spécialistes, les analystes militaires et les acteurs civils et politiques dont les avis sont partagés. Les uns estiment que l'armée est exténuée, voire au bout du rouleau, et doit prendre du répit. Les autres soutiennent que la situation actuelle, marquée par de sérieuses menaces sur la sécurité de la Tunisie et sur l'avenir de sa révolution, appelle l'armée à davantage de sacrifices et de mobilisation sur le terrain. Certains proposent une troisième solution, à savoir maintenir l'état d'urgence dans les régions en proie à la menace terroriste. En contrepartie, dans les autres régions du pays, les soldats devraient retrouver leurs casernes et prendre un moment de répit bien mérité. Toutefois, la vigilance et la veille sécuritaires, en particulier au plan du renseignement, doivent rester de mise. C'est la règle quand l'ennemi est de moins en moins visible. Réactions.