Les jeunes étaient trop «verts» pour la mission qu'on leur a confiée La ligne médiane est, par excellence, l'épine dorsale du dispositif du jeu de l'Espérance. Depuis qu'il a pris en main les destinées de l'équipe en janvier dernier, Maher Kanzari a opté pour le jeu en bloc bas. Il n'avait pas trop le choix puisqu'il a hérité de Mouelhi, Ragued et Traoui et n'avait pas le temps de reconstruire entre compétition nationale et continentale. Il a donc toujours opté pour trois milieux défensifs. De surcroît, l'entraîneur «sang et or» s'est vu privé des services de ce trio d'un seul coup à l'issue du dernier derby. Mouelhi s'est blessé et observe un repos actif de 10 jours. Traoui a été expulsé alors que Ragued a écopé un troisième avertissement suspensif. Cela sans compter la blessure d'un quatrième milieu, Iheb Msakni. Remplacer quatre joueurs qui évoluent dans le même compartiment n'est pas évident, d'autant que les suppléants n'ont pas assez de matches dans les jambes. Un manque de temps de jeu qui a lourdement pesé dans la balance. Naghmouchi : le talent en quête d'expérience Pour pallier l'absence de son trio du milieu, Maher Kanzari a eu le courage d'utiliser deux milieux classiques dans le onze de départ, Karim Aouadhi et le tout jeune Wassim Naghmouchi qui a à peine 17 ans. Pour les épauler dans la relance du jeu, l'entraîneur de l'EST a eu recours à Lamjed Chehoudi, un milieu offensif qui évolue également comme ailier droit. Peu utilisé, ce dernier n'a pas pu suivre le rythme très soutenu du match et a été contraint de quitter le terrain à la 44'. Son remplaçant Idriss Mhirsi n'a été l'auteur que d'une occasion nette : il contrôle et reprend une longe passe en profondeur de Belaili, mais sa balle est dégagée par Mathlouthi dans un grand jour (60'). C'est la seule initiative de ce joueur qu'on a fini par oublier tellement il a été tout simplement transparent. Et comme Afful était contraint de passer à gauche afin de calmer les ardeurs de Brigui qui a fait de ce couloir une véritable autoroute, le jeune Naghmouchi s'est retrouvé seul sur la droite. A lui seul, il ne pouvait faire face aux athlétiques Dramé et Kom qui n'ont pas eu de difficultés à percer le premier rideau défensif «sang et or». Limite-limite... Faut-t-il en vouloir à Naghmouchi ou à Chehoudi? Kanzari avait-t-il d'autres choix? Pas vraiment. L'entraîneur de l'EST est allé puiser dans le vivier du club en faisant appel aux services d'un autre jeune : l'international milieu olympique, Khalil Gantassi, et a failli incorporer un attaquant, Khaled Gharsallaoui. Mais le pressing des Etoilés était si fort vers la fin de la partie qu'il lui a préféré un défenseur, Mohamed Ben Mansour (90'+4). Un changement qui n'a pas empêché le mal d'arriver. Belakhal a marqué de la tête un but fatal à l'ultime minute du temps additionnel (90'+7). Certes, c'était du limite-limite, mais l'Espérance a surtout payé le manque du temps de jeu des remplaçants. Naghmouchi, Chehoudi, et à un degré moindre Aouadhi, n'ont pu tenir jusqu'à la toute dernière seconde. Normal quand Akaichi (42'), Mhirsi (60') et Belaili (77') ratent le cadre. En football, rater des occasions nettes se paye cash. Les défenseurs espérantistes ont fini par céder au pressing opéré par des Etoilés infatigables, à l'image de Brigui, Sassi ou encore Dramé. Le football est parfois cruel. Même un champion peut apprendre...