Les plages sont jugées de bonne qualité dans 78% des cas. En revanche, une liste noire a été dressée: elle comporte douze plages relevant des gouvernorats de l'Ariana, de Ben Arous, de Bizerte, de Sousse et de Monastir. Les actions de contrôle des produits alimentaires ont permis la saisie de 17.019 kilos de produits jugés impropres à la consommation. Le ministère de la Santé publique a organisé, hier, une conférence de presse au cours de laquelle il a été procédé à la présentation des différentes actions de sensibilisation et des diverses interventions menées afin d'assurer les précautions nécessaires à une bonne saison estivale et un bon Ramadan, au respect des règles sanitaires spécifiques à ces deux périodes de l'année. Présidant la rencontre, M. Abdellatif el Mekki, ministre de la Santé publique, a souligné d'emblée que la santé publique relève de la conjonction des efforts des institutions et des citoyens. Il a rappelé que la coïncidence de la saison estivale avec Ramadan est importante vu l'impact de ces deux périodes sur le volet socioéconomique. Le ministre n'a pas manqué d'appeler le consommateur à faire partie de la chaîne responsable en s'appliquant à l'ensemble des conseils salvateurs, livrés par les spécialistes. Prenant la parole à son tour, M. Mohamed Rebhi, directeur de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement au sein du ministère, a présenté les diverses actions menées pour assurer aux Tunisiens, ainsi qu'aux visiteurs étrangers, les meilleures précautions sanitaires. Les actions menées à cet effet ont consisté en le contrôle sanitaire des eaux potables, des eaux usées et des eaux de mer, ainsi que des produits alimentaires, des normes d'hygiène et le contrôle des huiles de friture. Les manches se retroussent, par ailleurs, afin d'optimiser les prestations sanitaires lors de la saison caniculaire et du Ramadan, de prévenir contre les répercussions nocives de l'invasion des déchets sur la santé publique, dont les insectes transmetteurs de microbes et de maladies, et de lutter contre la pollution acoustique. Pour ce qui est du contrôle des eaux potables, le ministère a procédé, dès janvier 2013 à la mesure du taux de chlore dans les eaux potables ainsi qu'à des analyses microbiennes élaborées à partir des échantillons d'eau potable. Ainsi, quelque 75 165 actions de mesure du chlore ont été effectuées, ainsi que 9927 analyses microbiennes. Ces actions ont touché la majorité des réseaux et des unités hydriques, notamment les réseaux de la Sonede, les réseaux relevant des services de génie rural, les unités hydriques publiques, comme les puits ainsi que celles situées sur les frontières. Aujourd'hui, le ministère s'active pour asseoir les bases d'un système de contrôle à distance des eaux potables qui concernera le Grand-Tunis, lequel système promet des résultats pertinents en temps réel. Des tomates détruites car irriguées par des eaux usées non traitées Outre le contrôle des eaux potables, la direction de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement se penche sur le contrôle des eaux usées à travers des actions axées sur les 110 stations d'épuration, des prélèvements, d'échantillons des eaux usées brutes et de celles, traitées utilisées notamment dans l'irrigation de certaines cultures. Cette année, le ministère a effectué quelque 678 tests d'analyse pour détecter la salmonelle et le choléra, 91 tests d'analyse pour cerner les parasites ainsi que 79 tests d'analyse physio-chimique. Il est à noter que le ministère a prohibé le recours à l'irrigation par eau traitée dans la région de Béja et dans la localité de Aguila à Gafsa, d'autant plus qu'une importante quantité de tomates à été détruite en raison du recours de l'agriculteur en question à l'irrigation par des eaux usées non traitées. Par ailleurs, et toujours dans le cadre du contrôle hydrique, il a été procédé au contrôle des 517 unités de plages parsemant le littoral, soit 1324 prélèvements d'échantillons d'eau de mer. Suite aux analyses effectuées, la partie concernée conclut que 63% des eaux de mer sont d'une excellente qualité, 15% sont jugées bonnes, 2% presque bonnes, et que 14% des eaux prélevées nécessitent un suivi adapté. En revanche, 4% d'entre elles sont jugées de mauvaise qualité et 2% de très mauvaise qualité. Suite à quoi, une liste noire des plages non conformes aux normes sanitaires a été dressée. Elle concerne les gouvernorats de l'Ariana, de Ben Arous, de Bizerte, de Sousse et de Monastir. Huiles de friture: bientôt un cadre juridique et normatif réglementant l'utilisation de cet ingrédient D'un autre côté, des efforts ont été déployés dans l'optique de sensibiliser les industriels, les commerçants et les consommateurs des produits alimentaires. Cette année, quelque 80 202 visites d'inspection ont été effectuées auprès des commerçants, suite auxquelles le ministère a saisi 17.019 kilos de produits alimentaires jugés impropres à la consommation. Il est à souligner, par ailleurs, que les actions de contrôle spécial été et Ramadan ont démarré le 10 juin pour toucher aussi bien les dépôts de stockage des produits alimentaires que les supermarchés et les souks. Toujours pour le volet alimentaire, un intérêt particulier a été accordé cette année au contrôle des huiles de friture. A cet effet, les parties concernées ont élaboré un formulaire sanitaire national mettant les restaurants et les commerces utilisant ce produit face à leurs responsabilités d'assurer au consommateur un produit sain. Il faut dire que les résultats obtenus montrent que la qualité des huiles de friture est loin d'être bonne dans 23% des cas. Pis encore: ces huiles ne sont pas valables à la consommation dans 34% des cas. A cet effet, et pour remédier aux dépassements enregistrés, le ministère s'engage dans des actions de contrôle systématique dans le cadre de visites d'inspection. Il est question également de concocter des guides de gestion des huiles de friture, et de mettre en place un cadre juridique et normatif réglementant l'utilisation de ces huiles. Pour ce qui est du problème de l'invasion des déchets et de leur impact sur la santé publique, le ministère envisage de dresser une liste regroupant toutes les zones à risque. Cette liste sera transmise aux délégations régionales ainsi qu'aux gouvernorats afin que ces derniers prennent les précautions nécessaires. Outre la pollution physique, le ministère s'engage dans la lutte contre la pollution acoustique qui atteint généralement son paroxysme durant la saison estivale. Quant à la lutte contre les moustiques et les insectes transmetteurs de maladies, les efforts se conjuguent dans l'optique de cerner les gîtes potentiels des insectes et d'intervenir en usant des techniques les mieux adaptées à chaque gîte, comme le recours aux gambusies, l'utilisation de l'huile de paraphyne ainsi que l'agitation des sites d'eaux stagnantes comme c'est le cas pour Sabkhet Séjoumi. La conférence de presse a, par ailleurs, permis d'aborder la question des prestations sanitaires durant la saison estivale et le mois de Ramadan. M. Naoufel Somrani, responsable des unités d'urgences au sein du ministère, a mis l'accent sur les notables progrès que connaissent les services d'urgences durant ces deux périodes simultanées. «L'affluence aux services d'urgences implantés dans les régions côtières connaît durant la saison estivale une augmentation située entre 10% et 15% en raison de l'augmentation de la population estivante. D'où l'impératif de garantir un personnel disponible afin de parfaire les prestations sanitaires », souligne M. Somrani. Et d'ajouter que, depuis 2012, les services d'urgences s'appliquent à adopter un programme spécifique à la saison estivale: le Plan canicule permet en effet de décrypter les éventuelles évolutions relatives aux problèmes de santé liés à l'augmentation de la température. Ces problèmes sont plus notables chez les adultes que chez les enfants. Recommandations Le rôle du consommateur dans la lutte contre les dépassements altérant les normes de l'hygiène et dans la prise des précautions indispensables à sa santé est souvent déterminant. Compte tenu de ce constat, le ministère de la Santé publique appelle les consommateurs à faire preuve de plus de vigilance quant aux produits disponibles sur le marché, de par les conditions de stockage, de proposition, mais aussi de par leur provenance et leurs dates d'expiration. Il convient également, durant cette période de l'année réputée comme une période de forte consommation alimentaire, d'éviter le recours aux produits proposés dans les marchés parallèles. Ces produits ne répondent généralement pas aux normes de l'hygiène et celles de la fabrication. Le consommateur est vivement appelé à être plus regardant quant à la qualité des produits alimentaires consommés, et ce, afin de lutter contre les intoxications alimentaires. De son côté, le ministère de la Santé publique vient d'élaborer un programme de contrôle spécifique durant cette période de l'année, à savoir la saison estivale et le mois saint. Ledit programme comprend des actions de contrôle axées sur les industries agroalimentaires spécialisées notamment dans la production du lait et produits dérivés, les conserves et les eaux minérales. Les actions sont également axées sur les conditions d'exposition des boissons ainsi que sur la qualité des produits utilisés dans la préparation et la cuisson des pâtisseries saisonnières fortement sollicitées durant Ramadan. D'un autre côté, le ministère rappelle les principes à suivre, notamment durant la saison caniculaire, comme la consommation des liquides pour éviter la déshydratation, le recours à un comportement sanitaire et alimentaire adapté aux besoins des personnes souffrant de maladies chroniques. Il convient également d'éviter l'exposition au soleil durant les périodes de pointe caniculaire, à savoir entre 10h00 et 16h00. D.B.S.