Option pour une économie participative qui combat la pauvreté et renforce le rôle de l'Etat dans la planification et le contrôle Le congrès constitutif de l'Alliance démocratique s'est ouvert hier, au palais des congrès de Tunis, en présence des représentants des principaux partis de l'opposition comme de la majorité, sous le signe «Du côté de la patrie...La Tunisie pour tous les Tunisiens». Dans une salle relativement pleine, avec une importante présence de jeunes militants de l'Alliance démocratique, les leaders politiques (toutes couleurs confondues) ont favorablement accueilli la constitution de ce nouveau parti «qui vient consolider le paysage politique en Tunisie et renforcer les rangs des démocrates», selon Ahmed Nejib Chebbi, président du Bureau politique du parti Al Jomhouri, ou «qui aura à jouer, avec d'autres partis, le rôle d'équilibreur de la vie politique contre la bipolarisation de la scène politique», Selon Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante et secrétaire général du parti Ettakatol. Figure emblématique de l'Alliance démocratique et président du groupe démocratique au sein de l'ANC, Mohamed Hamdi a précisé dans son discours inaugural que le parti a été créé sur la base «des principes de liberté, de citoyenneté, de consolidation de la démocratie et du choix de l'Etat civil». «Notre leitmotiv c'est la créativité et non l'aliénation, nous aspirons à une économie participative qui combat la pauvreté et renforce le rôle de l'Etat dans la planification et le contrôle. De plus, nous voulons que notre politique étrangère soit complètement indépendante», lance-t-il. D'un autre côté, Mohamed Hamdi plaide, aux côtés de son parti, en faveur d'une loi sur les partis politiques qui soit intransigeante en termes de suivi des sources de financement. Le projet du texte fondateur, qui devrait être voté par les congressistes, appelle notamment à «pousser l'ANC à établir un calendrier national pour ce qui reste de la phase transitoire jusqu'aux prochaines élections», et appelle également à travailler sur la justice transitionnelle en vue de «lever le voile sur la vérité et pousser les responsables à rendre des comptes». Les représentants des partis qui se sont succédés au pupitre de la salle des congrès ont pour la plupart exprimé leur soutien à l'émergence de l'Alliance démocratique que Mustapha Ben Jaâfar qualifie «de parti d'opposition sérieuse qui a su rompre avec la surenchère politique». «J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises d'approcher nos amis de l'Alliance démocratique, surtout au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd et plus récemment lors du dialogue national, et je peux dire que le parti Ettakattol a beaucoup de points avec ce parti», dit-il. Ahmed Nejib Chebbi, lui, va plus loin dans son rapprochement avec l'Alliance démocratique et évoque une «concordance parfaite et sans coordination dans les moments de crises entre les positions de l'Alliance démocratique et celles du parti Al Jomhouri, qui va dans le sens de l'intérêt national». Pour lui, il est important que s'unissent les forces démocratiques pour aborder les prochaines élections «dans les mêmes rangs, mais pas forcément sur les mêmes listes», car «les aspirations sont identiques». Comme le précise Samir Bettaïeb, porte-parole d'Al Massar, la présence de plusieurs figures politiques de divers horizons démontre bien que l'Alliance démocratique jouit d'une sérieuse crédibilité. Mieux, les représentants des partis démocrates présents semblent faire les yeux doux au nouveau venu, peut-être en prévision des prochaines élections et des éventuelles coalitions électorales qui en découleront.