Un rapide coup d'œil au tableau des médailles obtenues à Mersin et une révision de la liste des sports et des sportifs qui y ont pris part, nous permet de relever un certain nombre de remarques : - 155 sportifs (47 filles et 108 garçons) dans 22 disciplines sportives ont représenté la Tunisie à Mersin. Sur les 155 athlètes, 81 (31 filles et 50 garçons) sont issus des sports individuels. La Tunisie a amélioré son bilan de podiums 48 à Mersin en comparaison avec les JM 2009 (38 médailles), mais au classement par nations, elle a rétrogradé de cinq places. - Par rapport à 2009 , 5 disciplines ( judo, boxe, natation, karaté, et handball) ont régressé au niveau des résultats, alors qu'en haltérophilie, athlétisme, pétanque, lutte, escrime, gymnastique, volley-ball, football et tir ont observé quelques progrès. La régression a été nette en sports de combats, alors que tout au long de l'année qui a précédé, on n'a pas cessé de nous rabâcher les oreilles avec les grands progrès enregistrés tout en avançant les prévisions les plus fantasques. En sports de chronomètre, de toise ou de double décamètre, on a eu 21 podiums, soit trois de plus qu'en 2009. - En sports collectifs, les résultats ont été stables soit 3 podiums comme en 2009. - La participation féminine a enregistré un net recul avec 17 podiums (35,4% du total) dont une seule médaille d'or en pétanque. En 2009, les féminines ont accédé à 19 podiums (50%) dont 5 en or. Pour expliquer le recul enregistré au niveau des féminines, il ne faudrait ni sortir des grandes écoles ni être sorcier. Cet important créneau dans lequel nous persistons à croire que le sport tunisien à beaucoup plus de chances de s'extérioriser sur le plan international, n'est pas encore (loin de là) bien exploité. Les moyens sont accordés par à-coups, parfois avec l'impression que c'est à contrecœur tant les difficultés s'amoncellent, l'encadrement au niveau des clubs est presque inexistant, les installations en aval sont négligées et en amont très approximatives. Il n'en faut pas plus pour régresser, et cela nous rappelle la première décade vécue juste après l'Indépendance. Le sport féminin tunisien, grâce aux meilleures conditions que vivait la fille tunisienne, surtout au niveau du sport scolaire planait. Il commença, par la suite, à céder du terrain à ceux qui se sont mis au travail pour s'améliorer et rattraper le temps perdu. La Tunisie raflait presque tout aux Jeux universitaires et scolaires maghrébins. Que sont devenus d'ailleurs ces Jeux qui étaient utiles pour tout le Maghreb? Cela revient à dire que nous risquons de revivre les mêmes situations si des dispositions énergiques ne sont pas prises pour relancer ce secteur, très riche en potentialités. Il faudrait pour commencer équilibrer la représentation des dirigeantes dames au niveau des fédérations nationales sportives. Nous ne voyons d'ailleurs pas pourquoi on impose la parité au niveau de l'Assemblée nationale constituante (ce sera vraisemblablement le cas pour les prochaines élections), alors que les instances fédérales sportives se servent des féminines comme d'un condiment (avec tout le respect que nous devons à ces membres dynamiques, actives et parfaitement dévouées). La France se prépare d'ailleurs à présenter une loi où la parité hommes-dames sera de rigueur au sein des fédérations nationales sportives sous peine de «perdre l'agrément que lui donne le ministère des sports et qui leur permet notamment d'obtenir des financements. Les subventions aux fédérations votées en 2012 ont été de 85,5 millions d'euros, soit 37 % du budget du ministère des sports français. La suppression de l'agrément serait une sanction très lourde pour les fédérations contrevenantes, puisqu'elle leur retirerait le droit d'organiser des compétitions nationales et d'engager des équipes de France...». «Bien sûr, l'objectif ne consiste pas uniquement à modifier le sommet et la composition des instances fédérales. L'idée, c'est que, de cette mesure, découle une dynamique qui incite les fédérations à susciter des vocations féminines —ou masculines, car attention, il y a des fédérations qui sont déséquilibrées dans l'autre sens— au niveau des clubs, des comités régionaux ou départementaux. Cette mesure doit clairement faire en sorte qu'il y ait un impact très favorable en termes de rééquilibrage des sexes parmi les personnes licenciées». A ceux qui souhaitent faire œuvre réellement utile et laisser des traces de leur passage, nous avons attiré leur attention par ce que nous avons évoqué plus haut. A eux de jouer...