La deuxième soirée du festival de la Médina avait pour affiche le groupe Mizrap qui propose de la musique turque et de la fusion internationale. Mizrap est une jeune formation avec, à sa tête, Ahmet Mejri, un Tuniso-Turc qui joue au baglama et qui a réuni autour de lui des musiciens tunisiens à la guitare, basse, batterie, trompette et percussions. Les membres du groupe effectuent ensemble les arrangements pour un projet musical qui en est à ses premiers pas et qui a encore du mal à se définir. A vouloir plaire à tout prix, Mizrap offre un peu de tout. C'est une recette qui peut conquérir le public, et ce fut le cas pendant le concert du groupe à Bir Lahjar. L'audience a passé un bon moment, s'est exprimée par des applaudissements et des encouragements pour le groupe dont les membres étaient ravis, à leur tour. Il n'empêche que la cohésion et l'harmonie musicale dans le groupe ont connu un démarrage difficile, mais le rendement du groupe s'est amélioré quand le public a affiché son soutien. Les premiers titres joués par Mizrap étaient des classiques turcs, des airs célèbres en Tunisie comme ceux de Omar Faruk Tekbilek et Hüsnü Senlendirici, avant d'interpréter la chanson Hasta siempre de Carlos Puebla, joliment réarrangée à la manière de Mizrap. Ce qui a suivi était moins glorieux, où le groupe a joué, malheureusement avec beaucoup d'hésitations, la musique du générique d'un feuilleton turc. Les moments où l'on sentait que le groupe manquait de préparation étaient récurrents. L'interprétation de certains titres ressemblait plus à une répétition qu'à un concert. Il n'en reste pas moins que le groupe s'en est très bien sorti avec le public, toujours en ayant recours à des mélodies connues, comme celle de la version originale (Kurde) de Ya lella de Saber Rebaï. A partir de cette chanson, le leader du groupe, Ahmet Mejri, a commencé à chanter en plus de jouer au baglama. Côté chant, aussi, il y avait des hauts et des bas. Ensuite le groupe a joué un morceau composé par Ahmet Mejri. Pour la fin de la soirée, les musiciens ont effectué des solos sur différents genres musicaux comme le hard rock pour le guitariste et le hip-hop pour le trompettiste qui a surpris et excellé dans le refrain de Pump it des Black Eyed Peas. Après cela, la musique est passée à l'Extrême-Orient avec des rythmes indiens accompagnés d'effets de voix. Et une dernière chanson dédiée par Ahmet Mejri à l'âme de son père pour un concert qui a fini en beauté, malgré les ricochets. Pour Mizrap, il vaudrait peut-être mieux se préparer la prochaine fois avant de remonter sur scène, mais il faut sûrement qu'ils reviennent.