Alors que les cadres et agents de la douane attendent la nomination imminente de leur nouveau directeur général, une loi consacrant leur droit syndical a été adoptée hier. Reporté d'une semaine, le passage à la plénière de l'Assemblée nationale constituante de la loi relative au droit syndical des douaniers a eu lieu hier. Avec 129 voix pour, sur les 150 constituants participants au vote et sans aucun débat autour de la question, la loi a été adoptée. Il s'agit de l'article 9 nouveau ratifiant la loi n° 46 de l'année 1995, datée du 15 mai 1995. Cet article reconnaît «le droit des agents de la Douane à exercer le travail syndical», et ce, à travers «la création d'un syndicat professionnel unifié, élu et représentatif des différentes catégories des agents de la douane». L'article 9 nouveau stipule aussi que ce syndicat soit indépendant de tous les autres syndicats professionnels ainsi que de leurs unions. Le président de l'actuel bureau exécutif du syndicat des agents de la Douane, Mohamed Ghodhbane, présent hier, a précisé que le projet de loi a tenu en compte les propositions de l'actuel syndicat et a affiché la satisfaction du syndicat. « Nous allons maintenant voir les grandes lignes des préparation du congrès qui sera organise prochainement pour l'élection de nouveaux bureaux locaux, régionaux et du bureau exécutif national. Autrement, nous appelons à ce que le syndicat soit impliqué dans les commissions existantes relatives à la douane. De même, nous appelons à ce que les règles générales et spécifiques du secteur soient revues et qu'une restructuration de l'administration générale soit entreprise. La revue et la mise en application des plans de carrières des sous-officiers et des officiers sont parmi d'autres points à étudier tout comme les critères à adopter pour les primes de fonction qui doivent être équitables», a enchaîné Ghodhbane. Un syndicat «ultra» indépendant Il a, d'autre part, apprécié le fait que l'article 9 nouveau ait souligné le devoir de neutralité du corps de la douane. En effet, il stipule que les agents de la douane sont interdits d'adhérer à un quelconque parti ou organisation politiques, leur laissant le choix d'organiser des mutuelle ou des associations sportives, culturelles, artistiques, humanitaires ou à caractère social. «C'est un secteur sensible et il est important qu'il soit neutre, loin des tiraillements politiques», a souligné Mohamed Ghodhbane. Le seul hic, selon lui, est que le droit à la grève a été interdit aux agents de la douane. Sachant que le droit syndical, tel que stipulé dans le nouvel article 9 de la loi 46, reste handicapé quelque part, ce qui peut provoquer des grèves sauvages, comme c'était le cas récemment...