Les guitares, les percussions, le chant et la danse ont apporté l'énergie et la fougue d'un flamenco puissant et émouvant Antonio Rey et son quartet de flamenco se sont donné rendez-vous, vendredi dernier, sur la scène de la Bonbonnière dans le cadre de la 31e édition du Festival de la Médina. L'Andalousie, une grande histoire, un patrimoine aussi riche que varié, a engendré le flamenco ; un art multiculturel, fruit d'une fusion entre des influences arabe, juive, chrétienne et gitane. Le concert d'Antonio Rey «Il Camino al Alma» (Le chemin de l'âme) donne à voir, à entendre et à ressentir, au plus profond de soi, l'âme du flamenco; flamme qui tire son origine du duende, lueur qui irradie les sentiments, nos douleurs, nos joies et nos rêves. Il a rassemblé pour ce spectacle Manuel Jesus à l'urbina-guitare, Alejandro Fernandez à la percussion et Maria Rey au chant et à la danse. Tout au long du spectacle, ils ont livré au public les titres du tout dernier album à succès d'Antonio Rey, à savoir : Maestro Lucia (le Maestro Lucia), Aromas de la Caleta (Arômes de Caleta), Camino Al Alma (le chemin de l'âme ), La Raiz de Lo Puro (Les racines de la pureté), Rio de Miel, Arco de Santiago (L'arc de Santiago), Amistad (Pure Amitié)...Entre Taranta, Alegría, Fandango, vals, bulerias, rumba, on a pu apprécier plusieurs «palos» ou formes de flamenco à l'intérieur desquelles l'apport de sonorités jazz et la musique latine côtoient le flamenco traditionnel et donnent le son et l'énergie caractéristiques de la musique au jeune artiste appartenant à la génération des guitaristes du «Flamenco nuevo». Les mélodies se succédaient, parfois languissantes et sensuelles, parfois enflammées et fortes, mais toujours séduisantes et réfléchies, surtout quand elles s'apparentent aux romances, mères du nostalgique. Avec sa guitare, Antonio Rey insufflait la rythmique à l'ensemble d'une manière sensible et délicate, donnant le ton au chant, à la danse et aux autres instruments, laissant surgir ainsi les forces vives de chaque membre du groupe. Autre moment intense : la chanteuse Maria Rey, belle voix, puissante dans les plaintes du chant flamenco, traversée par la puissance du flux sonore, se lève, portée par les accords de la guitare, elle deploie beaucoup d' énergie et de sensualité dans sa «baile» (danse flamenco) et ses «palmas» (claquements des mains). S'avançant vers le public, dans un crépitement de talons, les pieds martelaient le sol, tandis que les bras lacéraient l'espace. Les mouvements s'enchaînaient dans une chorégraphie qui exprimait toute une palette d'émotions. Que Arte! Le public a été conquis.