Assassiné le 25 juillet, jour de la fête de la République, le leader nationaliste de gauche, Mohamed Brahmi, a été inhumé, hier après-midi, au carré des martyrs au cimetière du Jellaz de Tunis, où repose l'opposant de gauche Chokri Belaïd, abattu le 6 février dernier. Diffusées en direct par la chaîne de télévision nationale «Al-Wataniya» et la chaîne télévisée privée «Nessma», des funérailles nationales ont été organisées pour le martyr Mohamed Brahmi. Enveloppé du drapeau national, le cercueil du défunt est arrivé, à midi, au cimetière du Jellaz au milieu de milliers de Tunisiens qui entonnaient l'hymne national. Outre les proches du martyr, des centaines de personnalités politiques, médiatiques et syndicales ainsi que des représentants de la société civile ont accompagné Mohamed Brahmi à sa dernière demeure, sous un dispositif de sécurité militaire. Les participants aux obsèques ont scandé des slogans qui dénonçaient « le crime odieux » et appelaient à « la désobéissance civile », à « la chute du gouvernement » et à « la dissolution de l'Assemblée constituante ». Le député démissionnaire de l'ANC, Ahmed Khaskhoussi, et secrétaire général du Mouvement des démocrates socialistes (MDS) a prononcé l'oraison funèbre, dans laquelle il a passé en revue les qualités et les mérites du défunt, avant de condamner son assassinat le jour anniversaire de la proclamation la République. Tout en dénonçant le gouvernement qu'elle a qualifié de « fasciste », la veuve du défunt, M'barka Brahmi, a tenu à souligner l'impérieuse nécessité de poursuivre le militantisme engagé au service de la « Tunisie verte ». Présent aux funérailles, le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a énuméré les qualités et les hauts faits de Mohamed Brahmi qui, a-t-il dit, représente l'un des leaders de la Tunisie, de la Nation arabe et du courant progressiste. A cette occasion, il a plaidé en faveur de la chute de la coalition au pouvoir et de la mise en place d'un gouvernement de salut national pour asseoir un climat pacifique et civil à même de permettre de garantir l'organisation d'élections libres, transparentes et démocratiques. Il a, également, invité les participants aux funérailles à rejoindre le sit-in envisagé, juste après les obsèques, devant l'Assemblée nationale constituante. Originaire de Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, et figure influente de l'opposition de gauche, Mohamed Brahmi a été abattu, jeudi 25 juillet, de plusieurs balles, alors qu'il quittait son domicile. L'assassinat de Brahmi intervenait le jour de la fête de la République et de l'annonce de l'identification des meurtriers de Chokri Belaid, principal dirigeant du Mouvement des patriotes démocrates unifié, tué le 6 février dernier.