Au-delà des retouches plus ou moins profondes subies par les textes, l'AG des clubs pros a été l'occasion de se pencher sur les dossiers les plus brûlants Vingt clubs s'étaient fait représenter dimanche soir à l'Assemblée générale des clubs professionnels, tenue dans un hôtel de Yasmine-Hammamet. Le quorum ayant été atteint, cela épargna aux clubs de L1 et 2 la peine de revenir plaider leur cause une autre fois. Car il s'agit bien de cela : d'emblée, les présidents ou représentants des clubs exprimèrent leur inquiétude face à l'impasse où ils se trouvent, les finances se situant vraiment au plus mal. Tour à tour, Maher Ben Aïssa, président de l'ASM, Jalel Krifa, vice-président de l'ESS, Ahmed Belli, président de l'USM, Ryadh Mouelhi, président de l'OK exigèrent qu'une solution soit apportée : «Nous attendons une bouffée d'air frais de la part du ministère, pas les sempiternelles promesses non tenues par le ministère notamment en ce qui concerne la prime de promosport de l'ordre de 100 mille dinars», a-t-on insisté. Ahmed Belli a souligné que neuf clubs présents allaient signer une pétition menaçant de se retirer de la compétition au cas où une subvention fixe ne serait pas accordée aux associations professionnelles. Le président de la Fédération, Wadii El Jery, a rappelé les deux correspondance restées sans suite, adressées à la tutelle pour la sensibiliser sur le sujet. «Les clubs ont demandé à bénéficier d'une avance ou d'un prêt sans intérêt sur cinq ans. Nous avons proposé qu'on nous accorde la possibilité de mettre sur pied un jeu de paris sportifs qui soit propre au football, le Promofoot. Nos doléances étaient restées sans réponse. Nous avons sollicité une réunion avec le ministre pour préparer la prochaine saison. En vain. Cette AG doit déboucher sur une position commune. La Fédération est solidaire avec les clubs dans ce contexte de pénurie et de possible retour au huis clos. Nous serions même prêts à hausser le ton», a menacé le président fédéral. Dettes exorbitantes Il faut dire que le montant global très important des litiges des clubs envers la FTF de l'ordre de 3,6 millions de dinars a ajouté au sentiment d'impuissance. Il a été convenu que les clubs s'acquittent de ces dettes qui dépassent dans le cas de sept d'entre eux la somme de 250 mille dinars sur quatre ans selon l'ordre suivant : 20%, 20%, 30% et 30%. Malgré l'insistance des clubs, le démarrage de la saison 2013-2014 a été confirmé pour le 18 août en Ligue 1 et pour le 22 septembre en L2. Enfin le patron fédéral a rappelé que ce sont l'ESS (en qualité de 3e du dernier exercice) et le CAB (en tant que vainqueur de la coupe de Tunisie 2012-2013) qui seront admis en coupe de la CAF alors que le CA disputera la Coupe arabe qui, a-t-il insisté, n'a pas été annulée. Chose vivement contestée par le secrétaire général du CA Mejdi Khélifi. Comme attendu, le plus gros des débats a été consacré à l'amendement des règlements professionnels, du code disciplinaire et des règlements sportifs. Pour protéger les clubs en cas de réserves, puisque les saisons se chevauchent depuis voilà deux ans, l'article 3 des règlements professionnels stipule désormais: «Pour les besoins du présent règlement, une saison sportive débute avec le 1er match officiel du championnat national et se termine au dernier match officiel du championnat national. Sont assimilés à des matches officiels les matches de coupe engageant les clubs de la Ligue 1 et 2». Le contrat d'assurance contre les accidents corporels passe d'une couverture minimum de 50.000 dinars à un montant majoré de 10.000 dinars chaque année sur trois saisons sur la base de 50.000 dinars. L'article 13 stipule dans son alinéa 9 que le joueur pro «doit s'interdire de conclure des contrats publicitaires avec des entités économiques ou autres en concurrence directe ou indirecte avec les sponsors ou les partenaires du club». L'alinéa 11 prévoit qu'«en cas de litige avec le club, le joueur doit poursuivre régulièrement les entraînements et éviter toute absence avant que les commissions juridictionnelles compétentes n'aient statué sur son cas». L'article 91 stipule que le non-paiement de trois salaires successifs (au lieu d'un salaire, dans l'ancien texte) dûment constaté par la commission des litiges implique une série de sanctions énumérées par cet article. L'article 103 bis des règlements professionnels vient combler un vide juridique et législatif. En effet, il stipule qu'«il est créé une commission de conciliation et de résolution de litiges, dont la seule attribution est l'examen des litiges relatifs à la rupture unilatérale d'un contrat professionnel durant la période allant du 15 juin au 15 juillet, ou toute autre période fixée par le bureau fédéral». En fait, le cas Chamseddine Dhaouadi a été suffisamment édifiant quant aux conséquences de ce vide juridique.