Une étude stratégique sur l'eau en 2050 L'avenir de l'eau ou plutôt de sa disponibilité à moyen et à long termes inquiète de plus en plus. C'est que le risque de voir la demande d'eau dépasser l'offre est grand en raison de l'accroissement démographique et de l'amélioration des niveaux de vie . D'ailleurs, selon un rapport de la Banque africaine de développement, cette situation « est aggravée par la surexploitation des eaux souterraines et la dégradation des ressources en eau et des sols. Une centaine de sources d'eau souterraine sont polluées par le déversement, chaque année, de près de 155 millions de mètres cubes d'eaux usées. En ce qui concerne les sols, 50 % des terres irriguées sont sensibles à la salinité et 22 % d'entre elles sont désormais engorgées ». Une telle situation critique et totalement à risque a imposé le lancement, avec le soutien financier de la BAD (1,973 millions d'euros), d'un système national d'information sur l'eau, SINEAU. Selon les projections de la BAD, ce projet « vise à assurer la sécurité hydrique et l'efficacité des investissements dans le secteur de l'eau en Tunisie, par la gestion intégrée des ressources en eau et des terres agricoles des périmètres irrigués et l'atténuation des effets des variations du climat sur les services basés sur l'eau et sur l'agriculture ». Ce projet sera conforté par « l'élaboration d'une étude préliminaire visant à mettre en place le cadre institutionnel du SINEAU et à définir des indicateurs de suivi des ressources en eau et des sols irrigués à l'aide d'informations fournies par le SINEAU , la mise en œuvre du SINEAU et de ses sous-systèmes , et l'acquisition du matériel informatique nécessaire ». Cette initiative aurait pour mérite également le développement des ressources en eau et leur exploitation de manière rationnelle, « grâce à la disponibilité d'informations intégrées sur l'eau, l'accroissement du taux de mobilisation des ressources en eau durables, de 93 % en 2008 à 96 % en 2030 , la satisfaction de la demande totale d'eau, représentant 2 610 millions de mètres cubes en 2008 et 2 800 millions de mètres cubes en 2030, la diminution de la demande d'eau par habitant, de 250 mètres cubes par an en 2008 à 215 mètres cubes par habitant en 2030 ». Mieux encore, avec le souci d'assurer durablement la sécurité hydrique, une étude stratégique sur l'eau en 2050 a été engagée en parallèle. Cette étude doit, selon la BAD, « contribuer au développement socioéconomique du pays en garantissant la disponibilité et l'accès à l'eau d'une manière efficace et durable. L'étude vise spécifiquement à promouvoir l'investissement dans la restructuration du secteur de l'eau, à assurer un meilleur contrôle des conditions extrêmes qui peuvent affecter la disponibilité de l'eau, mais aussi contribuer à la réduction de la pauvreté ». D'ailleurs, selon les orientations stratégiques de l'étude, on estime que d'ici 2050, la demande en eau sera entièrement satisfaite, même dans des conditions hydrologiques moyennes, les sources de pollution de l'eau nettement réduites alors que le taux de pauvreté devrait être ramené à 1% . (Source BAD)