Ce film, frais malgré son sujet dramatique, avait conquis un large public lors de la dernière édition des Journées du cinéma européen, ce qui lui a valu le prix du meilleur long métrage européen. A cette annonce, la société de production du film et l'ambassade des Pays-Bas à Tunis ont décidé d'offrir ce prix à l'Association tunisienne de lutte contre le cancer. Les recettes de cette séance spéciale ont été, également, remises à la même association. Pourquoi ce film ? Cool kids don't cry (braves enfants, ne pleurez pas) raconte l'hstoire d'Akkie, une petite fille pleine d'entrain qui adore le foot, même si son camarade de classe (Joep) pense que ce sport n'est pas fait pour les filles. Lorsqu'elle apprend qu'elle est atteinte d'une leucémie, Akkie garde le moral. Même à l'hôpital, elle continue à réfléchir à la composition de l'équipe pour le championnat de fin d'année. Lorsque son état se dégrade au point de ne plus pouvoir participer au match, Joep trouve une solution pour qu'elle soit tout de même au rendez-vous. Ce film plein de bons sentiments, malgré sa fin tragique, est bouleversant. Il traite de sujets sérieux sur un ton ludique. Porté par des jeunes acteurs très talentueux, on se croit dans un film pour ados avec leurs conflits, leur prise de tête, leurs amours et leur amitié. La maladie est annoncée au début comme une chose anodine. On vit avec, on lutte contre mais on continue à vivre. L'esprit des enfants ne semble pas s'en soucier. Mais les événements prennent une tournure dramatique quand le cancer d'Akkie atteint le cerveau et lorsqu'on apprend que ses jours sont comptés... De l'univers coloré et ludique de l'école, le film bascule dans une atmosphère aseptisée, des éclairages ternes et neutres comme ceux des hôpitaux. Le match d'Akkie contre son cancer est fini ; on a sifflé la fin de la partie et Akkie a perdu. Dure fut la scène finale, malgré la retenue des images et la décence dans le filmage, avec cette caméra subjective qui survole le groupe d'amis comme si c'était Akkie qui les regardait d'en haut. Outre le sujet du cancer, le film évoque plus d'un sujet toujours d'actualité, tels que le sexisme à travers le conflit d'Akkie avec son camarade de classe qui considère le foot comme un sport de mecs et que les fillles sont incapables de pratiquer, ou d'autres plus existentiels, comme celui de la mort, des croyances et des religions. Le tout est évoqué avec subtilité attirant l'attention sur le rôle de l'école et des enseignants dans l'encadrement psychologique et affectif des enfants. Une leçon de vie, loin d'un happy end tant souhaité, mais que le réalisateur n'a pas choisi comme dénouement de son histoire... Parfois le cinéma est encore plus dur que la vie.