Par-delà le résultat, les Tunisiens sont curieux de découvrir le visage que présentera leur onze national En d'autres temps, pas très lointains, un match important de l'équipe nationale, un avant-tour décisif pour la qualification à la Coupe du monde, de surcroît dans un pays qui symbolise le football (le Brésil), réunissait tous les Tunisiens. Toutes tendances confondues, de tous bords, quoi qu'ils disent, quoi qu'ils écrivent et quoi qu'ils pensent de leur équipe nationale. Facteurs externes Le Cap-Vert pourrait et devrait réunir les Tunisiens d'autant que notre onze national n'a pas été du dernier rendez-vous sud-africain et qu'une seconde absence de suite serait une véritable catastrophe pour notre football, plongé depuis près de deux ans et demi dans un trou dont il n'arrive pas à se sortir. Or, à trois jours du rendez-vous cap-verdien, rien n'indique que cette équipe nationale foulera samedi la pelouse de Radès pour y glaner le droit de disputer une double confrontation pour une place au soleil brésilien. La «révolution» est malheureusement passée par là, emportant sur son passage le rêve d'un football enfin libéré de ses démons. Entre les nouveaux et les anciens voyous des stades, la médiocrité du bureau fédéral et les trous abyssaux de nos clubs, c'est tout un paysage qui est sinistré. En d'autres temps, l'équipe nationale brisait les barrières et réunissait tout le monde autour d'elle. Aujourd'hui, c'est elle qui divise par la faute d'un sélectionneur qui a pris l'habitude de tirer publiquement sur ceux qui ne se rangent pas à ses thèses : clubs, journalistes, joueurs, dirigeants et même ses employeurs qu'il met à chaque fois dans l'embarras. Dernier incident en date, ce camouflet qu'il vient de faire subir à un membre fédéral lors de sa dernière conférence de presse, lui interdisant de répondre à la question d'un journaliste et refusant lui-même d'y répondre. A quoi sert sinon une conférence de presse?! Unique maître à bord Sur un autre plan, ses choix des listes et des joueurs soulèvent toujours un tollé général, entre joueurs injustement écartés et d'autres automatiquement écartés pour des raisons que seul le sélectionneur connaît et qu'il ne juge pas de justifier, même si la FTF fait semblant qu'elle a désormais un droit de regard sur ses choix. Ce qui est faux. Car, pas plus la FTF, son directeur technique des équipes nationales et —nous en sommes persuadés— pas même son armada d'adjoints n'ont le moindre pouvoir sur un sélectionneur qui n'en fait qu'à sa tête. Demain, c'est sûr, quand celui-ci partira, les langues se délieront. Pas quand il sera trop tard, du moins nous l'espérons. C'est que nous pouvons nommer au moins une dizaine de joueurs qui ne méritent pas actuellement de faire partie de cette liste. Felhi, Darragi, Mhirsi, Mouelhi, Ragued, Traoui, Dhaouadi, Hagui et Youssef Msakni. Pour des raisons objectives qui ont trait à leur état de forme actuel et au temps de jeu dans leurs clubs respectifs. Mais Maâloul a toujours choisi de vivre et de... mourir avec ses idées. Pourvu qu'il n'y entraîne pas l'équipe nationale. Quel entrejeu ? Nous parlons des joueurs parce que du choix de ceux-ci et de la tactique dépendra l'issue de cette rencontre face au Cap-Vert. Un adversaire technique, rapide, collectif qui a gagné ses galons lors de la dernière CAN où il a épaté les observateurs. Depuis, il a un peu perdu de son élan, mais il ne faut pas se fier aux apparences, l'adversaire est redoutable. Comment aborder cette rencontre, avec quels joueurs et quelle disposition tactique? Nous sommes là au cœur de ce Tunisie-Cap-Vert. Chercher à contenir l'adversaire, sans tomber dans des choix défensifs (les fameux pivots) et mettre la pression dans les trois quarts adverses ou, en d'autres termes, l'équilibre : voilà la clé de cette rencontre, également détenue par ceux censés marquer. Et quand on jette un coup d'œil sur cette liste, ils ne sont pas légion, exception faite de l'incontournable Issam Jomaâ. Khlifa n'est pas là, Harbaoui est sans doute parti pour ne plus revenir, Darragi et Msakni ne marquent plus alors que nous sommes véritablement «indignés» de ne pas voir un Fakhreddine Ben Youssef figurer dans la liste des appelés du sélectionneur national, alors qu'il est très bon dans son équipe et a toujours été convaincant en équipe nationale. Dernier point : on a autorisé 30 mille supporters samedi à Radès. Combien seront-ils à l'arrivée et quelle attitude observeront-ils tout au long des 90 minutes? Justement, cela dépendra de la prestation de notre équipe nationale!