Le FSN réaffirme sa première revendication : le départ du gouvernement Après l'assassinat de Chokri Belaïd, les partisans du Front populaire ont régulièrement manifesté devant le ministère de l'Intérieur pour demander aux autorités d'identifier et de révéler les commanditaires du meurtre. Les manifestations organisées les mercredis se font, désormais, sous la bannière du Front du salut national et incluent, également, la dénonciation de l'assassinat de Mohamed Brahmi. Ainsi, hier en fin de matinée, quelques centaines de militants se sont rassemblés devant le théâtre municipal de Tunis pour exprimer leur colère contre le gouvernement. Ce mouvement de protestation a pris une autre dimension, une semaine après les déclarations de Taïeb Laâguili (membre de l'Initiative nationale pour la recherche de la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi) selon lesquelles le ministère de l'Intérieur a été prévenu par la CIA du projet d'assassinat de Brahmi. « Nous demandons que toute la vérité sur les assassinats soit révélée. Nous condamnons de manière solennelle le gouvernement qui est directement, ou indirectement responsable de ces meurtres », a déclaré Mongi Rahoui, élu du Front populaire. Plusieurs leaders du FSN, la veuve de Brahmi et son fils étaient présents à la manifestation. «Ce gouvernement était au courant de l'assassinat de mon père, mais n'a rien fait pour le protéger. Il doit quitter le pouvoir», a affirmé Adnène Brahmi. Une position reprise en slogans scandés par les manifestants. La colère, toujours vive, grondait... Statu quo En prenant la parole devant la foule, Khemaïes Ksila, dirigeant à Nida Tounès a rappelé les principales revendications des députés en sit-in, qui sont la mise en place d'un gouvernement de technocrates et la dissolution de l'ANC. Ces revendications sont restées sans écho depuis le 24 juillet. Le pays est toujours plongé dans une crise politique qui n'en finit pas. « Il n'y pas de dialogue, c'est le statu-quo. Ennahdha veut gagner du temps, attendre que la contestation baisse et faire en sorte que rien ne change », estime Selim Ben Abdessalem. A rappeler que le mois d'août a été émaillé de mouvements de contestation massifs qui se font moins intenses, aujourd'hui. «Les Tunisiens ne descendent plus de la même manière dans la rue, mais je ne pense pas une seconde qu'ils aient changé d'avis sur ce gouvernement. Je ne pense pas non plus que cette ANC soit devenue plus populaire, entre temps», affirme le constituant dissident qui croit que les manifestations vont se poursuivre jusqu'à ce que les revendications soient satisfaites, puisque « malheureusement, il y a matière à manifester tous les jours, que ce soit pour les journalistes, les syndicalistes policiers ou encore pour connaître les dessous de l'affaire Brahmi et Belaïd », conclut Ben Abdessalem. Au bout de presque deux heures, la manifestation s'est dispersée dans le calme