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Gaz de schiste, la nouvelle donne
Energie
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Le troisième Sommet tunisien sur le pétrole et le gaz (TOG Summit) se tient actuellement à Hammamet (19-21 septembre). A cette occasion, sont présentés les derniers bouleversements qui ont transformé la géopolitique mondiale du pétrole et de l'énergie.
Premier importateur mondial de gaz, les Etats-Unis, vont-t-il devenir, grâce au gaz de schiste, exportateur de gaz à l'horizon 2030 et chambouler la hiérarchie mondiale des pays producteurs ? Des pays jusqu'ici déficitaires comme la Chine, vont-ils exploiter cette nouvelle ressource énergétique non conventionnelle et cesser d'être dépendants des pays traditionnellement exportateurs comme la Russie, l'Iran, l'Arabie Saoudite ou le Qatar ?
Les grands producteurs traditionnels de gaz conventionnel comme l'Iran, la Russie, le Qatar ou la Bolivie, en tout cas, prennent très au sérieux l'importance grandissante du gaz de schiste dans la production mondiale. Ils se sont dernièrement réunis, début juillet à Moscou, dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz pour coordonner leur action face à la montée en puissance de cette nouvelle ressource concurrente.
Jusqu'en 2010, le marché mondial du gaz naturel conventionnel était caractérisé par un flux exportateur allant de Russie et du Proche-Orient vers l'Europe, la Chine et les Etats-Unis. La sécurité énergétique, et donc celle des réseaux de gazoducs et des investissements consentis au travers de multiples frontières, était la principale préoccupation des grands pays consommateurs qui n'hésitaient pas à intervenir, directement ou indirectement, dans les politiques et les conflits régionaux. Les pays producteurs dormaient sur leurs deux oreilles et échafaudaient des plans de développement juteux à long terme. Il en est ainsi de Gazprom, le géant russe du gaz, qui, en 2007, envisageait d'investir 30 milliards de dollars dans l'exploitation du gisement de Chtokman en mer de Barents (2% des réserves mondiales de gaz conventionnel) avec des partenaires comme Total et Statoil. Projet abandonné trois ans plus tard en raison de la baisse de la demande du marché américain qui commençait à consommer le gaz de schiste national.
Bouleversements géopolitiques
Deux découvertes ont permis l'émergence de cette ressource non conventionnelle : la découverte de la fracturation hydraulique en 1990 par l'ingénieur texan George Mitchel et la mise au point du forage horizontal par la société américaine Devon Energy en 2005. Du coup, l'exploitation des schistes bitumeux dont regorgent les Etats-Unis est devenue possible et rentable. Les prévisions tablent sur une autosuffisance énergétique des Etats-Unis en 2030 contre un déficit net de 30% en 2005. Mieux, le gaz de schiste produit aux Etats-Unis coûte moins cher que le gaz importé (4 dollars l'unité de base, BTU, contre 18 dollars en Asie et 10 en Europe). On délaisse donc le charbon (qu'on exporte désormais) au profit du gaz pour produire l'électricité. L'exportation du charbon américain, elle-même, ébranle l'économie du gaz en Europe. Les centrales au gaz deviennent moins rentables et leur taux d'utilisation baisse de 42% en 2011 à 33% en 2012. Conséquence : GDF Suez ferme trois de ses centrales au gaz en France.
La carte mondiale de l'énergie en est entièrement bouleversée et, par voie de conséquence, la politique étrangère des Etats-Unis et même les rapports de l'Europe avec la Russie qui lui fournissait ses principaux besoins en gaz naturel (40% fournis par Gazprom).
Ce bouleversement n'est pas sans conséquence sur le Qatar, jusqu'ici plus grand producteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL). Transporté par bateaux avant d'être retransformé en gaz à son arrivée à destination, le GNL ne passe pas par les gazoducs terrestres et est, donc, moins sensible aux conflits. L'émirat, comme les autres pays producteurs du Proche-Orient, devrait se résoudre à chercher de nouveaux clients en Asie et en Europe devant la baisse de la demande américaine.
Grâce au gaz de schiste, de nouveaux acteurs font leur apparition sur le marché mondial de l'énergie : Canada, Australie, Brésil. La Pologne et certains pays ex-soviétiques comme l'Ukraine s'engouffrent dans cette voie pour échapper au diktat du gaz russe.
Un tournant énergétique
Le géant russe Gazprom qui voit ses parts baisser sur le marché européen (30% des volumes exportés mais 60% des revenus) commence à réorienter sa politique vers l'Asie où le Japon, la Corée du Sud et la Chine sont encore demandeurs de gaz conventionnel, surtout après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. Il privilégie désormais le GNL sur la circulation en pipelines.
La Chine, grand importateur d'hydrocarbures malgré ses richesses en charbon, mise également sur le gaz de schiste local pour éviter les pénuries dues aux conflits régionaux, dont les révolutions arabes actuelles.
Mais les roches de schiste ne recèlent pas que du gaz. Elles contiennent également du pétrole et des huiles. Aux Etats-Unis, les prévisions tablent sur une augmentation du pétrole de schiste de 23% en 2015.
Au Maghreb, et en prévision de la relève de ses immenses réserves actuelles de gaz et de pétrole conventionnels, l'Algérie a compris l'importance de ce tournant énergétique et prépare l'avenir en se lançant dans une politique de prospection de ses potentialités en gaz et pétrole de schiste. La Tunisie envisage d'en faire autant en lançant une politique prudente de simple prospection pour identifier ses ressources potentielles.
Tel est également le cas de la France qui, malgré le moratoire mis provisoirement sur l'exploitation du gaz de schiste, vient de lancer un chantier titanesque de 300 millions d'euros pour dresser la carte en trois dimensions de la totalité de son sous-sol, y compris dans les départements d'Outre-mer.
Le défi de la sécurité énergétique concerne ainsi tous les pays et tous les continents. Dans la quête de nouvelles ressources d'énergie, et devant les dangers du nucléaire, le gaz et le pétrole de schiste représentent-ils une chance à ne pas négliger à côté des énergies renouvelables qui demeurent encore, hélas, trop coûteuses ?


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