A chaque fois qu'il commence à pleuvoir, un sentiment mitigé envahit la majorité des habitants de la ville de Sfax. Un sentiment de joie qui cède curieusement très vite la place à un sentiment d'angoisse et de crainte des catastrophes Des quantités très importantes de pluie ont arrosé, hier, la région sfaxienne. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville dans un temps record ont été à l'origine d'une paralysie quasi totale qui a touché tous les aspects de la vie économique et administrative de la capitale du sud. Ces précipitations, dont l'intensité ne peut être comparée aux inondations de 1969 ou bien celles de 1982, ont causé des dégâts matériels importants au sein de plusieurs institutions publiques, à l'instar de certaines écoles primaires, des hôpitaux universitaires et quelques bâtiments administratifs envahis par les eaux. Face à cette situation, les autorités régionales ont décidé de suspendre les cours dans toutes les institutions éducatives et d'enseignement supérieur de la ville. Le niveau des eaux, qui a atteint dans certains endroits de la ville les cinquante centimètres, a bloqué complètement le trafic routier, notamment au centre de Sfax. Une gêne accompagnée notamment d'une scène de chaos lorsqu'écoliers, élèves et étudiants ont quitté les classes pour rentrer chez eux de manière précipitée. Comme d'habitude, les bus de la Société régionale du transport de Sfax ont déserté les goulots pour fuir la pluie ! Laissés pour compte, des milliers parmi nos enfants sont rentrés à pied faute de moyens de transport. Dans le même sillage, les rares taxis qui circulaient hier, n'ont pas été en mesure de répondre à une demande inhabituelle. C'est ainsi que nombre de chauffeurs de camions ont saisi l'occasion pour transporter les voyageurs. Des blocs opératoires touchés De son côté, l'hôpital universitaire Habib-Bourguiba n'a pas échappé aux dégâts causés par les pluies diluviennes. Des blocs opératoires ont été affectés par l'infiltration d'une grande quantité d'eau. Plusieurs équipements ont été endommagés. Il faut préciser, dans ce contexte, qu'il ne s'agit pas de la première infiltration des eaux dans les blocs opératoires de cette importante institution hospitalière. C'est le même scénario qui se répète au vu et au su de tous les responsables régionaux de la santé publique. Et avec des prévisions météo qui ne semblent pas rassurantes, espérons bien que la situation sera maîtrisée ! C'est que, dans un bref communiqué, la municipalité de Sfax a exhorté automobilistes et habitants de la ville à « rester vigilants » ! Quel effort de la part d'une municipalité censée gérer les affaires quotidiennes de la ville ! Personne ne nie l'abondance des pluies qui ont arrosé la région, mais personne ne nie, en revanche, l'état déplorable de l'infrastructure de base dont dispose la deuxième ville du pays.