Le Front joue le déblocage. Ennahdha approuve, mais entretient le doute en posant de nouvelles conditions «Le Front du salut national a décidé d'abandonner toutes ses réserves sur le contenu de l'initiative du Quartet parrain du dialogue national. Nous avons décidé d'accepter cette initiative, avec tous ses détails. Nous annonçons notre disposition à entamer immédiatement le dialogue national sous la supervision du Quartet et sur la base de sa feuille de route», a confié, hier soir à La Presse, une source proche du Front. «Cette décision, ajoute notre source, n'a pas été facile à prendre. Nos discussions se sont poursuivies pendant plus de trois heures (de 16h00 à 19h30) et nous avons fini par faire prévaloir la voix de la raison et de la responsabilité. Notre position a été immédiatement transmise, sous la forme d'un communiqué officiel, au Quartet et nous attendons d'être contactés le plus tôt possible pour participer au dialogue national, une fois sa date fixée». De nouvelles propositions d'Ennahdha Du côté d'Ennahdha, un nouveau communiqué, dont une copie est parvenue, hier soir, à La Presse semble, à première vue, apporter du changement dans la position des responsables du parti de Montplaisir. Ainsi, Ennahdha appelle-t-il «de ses vœux à un démarrage immédiat du débat national». Rached Ghannouchi, signataire du communiqué, souligne texto: «Notre mouvement réitère sa disposition claire et sans conditions pour l'amorce imminente de ce débat en vue d'un accord rapide» sur les principales questions, à l'ordre du jour. Et le communiqué de préciser qu'il s'agit de trois questions. D'abord, l'adoption de la Constitution par l'ANC dans un délai ne dépassant pas trois semaines (le document du Quartet précise, faut-il le rappeler, que l'ANC a un délai maximum de quatre semaines pour adopter la Constitution). Ensuite, la fixation d'une date définitive des élections dans un délai ne dépassant pas six mois après l'installation de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie). Il est à préciser que dans le document du Quartet, il est spécifié que «le calendrier relatif aux élections présidentielle et législatives devrait faire l'objet d'une loi qui sera adoptée par l'ANC au cours d'une séance plénière exceptionnelle». Selon le même document, il est mentionné que cette loi est censée «compléter et réviser la petite Constitution». Enfin, Ennahdha précise dans son communiqué que «l'accord sur la formation du prochain gouvernement doit être établi sur la base de ce qui précède, au niveau de son président, de ses membres et de son programme». Cette nouvelle condition d'Ennahdha contredit ce que prévoit le document du Quartet qui prévoit «qu'il sera annoncé, dès la première séance du dialogue national en présence des trois présidents (gouvernement, ANC et présidence de la République) l'acceptation par les participants de la formation d'un gouvernement de compétences. Il est clairement indiqué aussi que la personnalité indépendante chargée de former ce gouvernement entamera ses consultations parallèlement avec la reprise de l'ANC et qu'elle doit présenter son équipe ministérielle dans un délai maximum de deux semaines. La nouvelle proposition d'Ennahdha introduit dans ce chapitre une nouvelle donne. En plus clair, Ennahdha veut que le prochain gouvernement soit constitué bien après l'adoption de la Constitution et la mise en place de l'Isie. Il est à préciser que le Quartet donne, aujourd'hui, une conférence de presse pour présenter les positions des différents protagonistes politiques de la feuille de route qu'il a présentée pour sortir de la crise. Sur un autre plan, la Commission nationale administrative de l'Ugtt tient aujourd'hui une nouvelle session, conformément à ce qui a été annoncé vendredi 13 septembre.