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Jabeur Mejri, l'affaire oubliée
Liberté d'expression
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 10 - 2013

Après avoir publié des caricatures du Prophète sur sa page Facebook, Jabeur Mejri fut condamné à 7 ans et demi de prison
« Nous ne vous jugeons pas en raison de vos convictions ou de vos croyances, car la Tunisie a ratifié des conventions internationales qui protègent vos droits, mais nous vous jugeons pour trouble à l'ordre public ». Selon l'avocate Bochra Belhaj Hmida, c'est ce qu'aurait déclaré le juge qui a statué sur l'affaire du jeune Jabeur Mejri, avant de le condamner à 7 ans et demi de prison, soit la peine maximale dans ce type de procès. Jabeur Mejri n'avait en réalité que 23 amis sur Facebook... dont un avocat qui a enclenché contre lui la procédure.
Son crime, c'est « le trouble à l'ordre public, l'atteinte aux bonnes mœurs et la diffusion de productions étrangères sur des réseaux publics ». Jabeur a été jugé conformément aux articles 121 et 126 du Code pénal, ainsi qu'à l'article 81 du Code de la communication. Pour l'avocate, « ces articles ont été usés jusqu'à la corde à l'époque de Ben Ali pour museler toute voix en dissonance avec le discours officiel ».
«Ce jeune homme n'est pas un activiste connu, ses publications sont suivies par une vingtaine de personnes uniquement et, par conséquent, il est absurde de le condamner pour trouble à l'ordre public», ajoute-t-elle.
Un silence qui tue
Depuis un an et demi, le débat est timidement engagé sur la liberté d'expression, la liberté de conscience ou la liberté tout court mais dans des cercles peu écoutés, négligés par les médias, les politiques, les avocats et même par certains défenseurs des droits de l'Homme. En effet, peu nombreux sont ceux qui se sont rangés très clairement aux côtés du jeune Jabeur. « Par complaisance envers un certain électorat conservateur ou simplement par peur », pense Bochra Belhaj Hmida.
La promesse non tenue du président
« Lorsque j'en parle autour de moi, je suis surprise par l'attitude de certains politiciens de l'opposition, et même de certains avocats, qui me disent: qui pourra le défendre, ce monsieur ? Il est indéfendable. Il n'y a que le parti Al Massar qui s'est récemment prononcé clairement en faveur de la liberté pour Jabeur Mejri», s'indigne Bochra Belhaj Hmida.
Il existe différentes perceptions de cette affaire. Pour les défenseurs de Jabeur Mejri, les juges ont été influencés par les salafistes en appliquant des textes de loi anachroniques. La même position est effleurée par le ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, qui défend cependant « l'impératif de respecter les lois, même si celles-ci ne correspondent plus à l'époque ». Le ministre est cependant favorable à un débat qui mènerait à une modification des lois.
Moncef Marzouki, ex-président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme et actuel président de la République, a semble-t-il confié à ses proches, à plusieurs reprises, que Jabeur Mejri ne devrait pas être en prison et a promis de le gracier en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés. Promesse non tenue, malgré l'abondance des occasions. Plus grave, ses déclarations selon lesquelles « Jabeur Mejri est plus en sécurité en prison qu'en liberté » ont choqué plus d'un.
« Marzouki a voulu être militant des droits de l'Homme et homme politique. Dans les deux cas, il a échoué», estime Bochra Belhaj Hmida.
Tout récemment, un jeune homme du nom de Jlassi Ben Saâda, se présentant comme athée, a remis l'affaire à l'ordre du jour. Muni d'une petite caméra qu'il a empruntée, et avec peu d'autres moyens, il est allé à la rencontre de personnalités publiques pour leur demander ce qu'ils pensent du procès.
« J'ai été très touché par l'affaire de Jabeur Mejri. Je suis athée moi-même et je ne voudrais pas que, demain, je sois condamné à cause de mes convictions. C'est pour cette raison que j'ai réalisé ce documentaire », explique-t-il.
Condamné par contumace pour les mêmes faits, Ghazi Béji, l'ami de Jabeur Mejri, a été contraint à l'exil.


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