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Les Tunisiens vont de plus en plus mal
Pauvreté
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 10 - 2013

Selon les statistiques officielles, la pauvreté affiche un taux record malgré le renforcement des interventions du ministère des Affaires sociales
Le document officiel, publié par le ministère des Affaires sociales à l'occasion de la célébration de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, le 17 octobre, vient confirmer la perception des Tunisiens d'une dégradation régulière et inquiétante de leurs conditions de vie et de la situation sociale en général. Entre 2012 et 2013, l'Etat a dû augmenter de 15,7% le budget consacré au volet social sans pour autant réussir à apaiser les revendications, à rééquilibrer les bourses face à la dégringolade du pouvoir d'achat, ni à prendre en charge la totalité des familles nécessiteuses. L'enlisement de la pauvreté est désormais une réalité et elle est étroitement liée à celle du taux record du chômage, du marasme économique et de l'impact négatif du terrorisme sur toutes les tentatives tendant à redresser la barre économique, sociale et sécuritaire.
En mal de solidarité
Après les vagues de contestations sociales et de grèves qui ont éclaté en 2011 pour revendiquer le droit à la dignité, la pauvreté se manifeste aujourd'hui avec plus d'acuité dans le vécu quotidien d'un nombre de plus en plus grand de familles, autrefois plus ou moins suffisantes, qui n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. D'autres familles, ou individus, ne cachent pas, quant à eux, leur regret de ne plus avoir les moyens d'aider «convenablement» les plus démunis, surtout pendant les fêtes religieuses, par le biais de l'entraide et de la solidarité. Ce constat a été, particulièrement, vérifié cette année, par l'incapacité d'un bon nombre de familles tunisiennes de célébrer l'Aïd El Kébir comme il se doit. Pour certaines familles, la décision de renoncer pour la première fois à l'achat du mouton de l'Aïd a été plutôt difficile à prendre, mais inévitable. Des observateurs attribuent, en effet, la dégradation de la situation sociale en partie au recul de l'élan de solidarité nationale. Et les raisons sont aussi bien financières que politiques.
Après la révolution, l'élan de solidarité nationale a pris un coup de massue. Assimilé à la manipulation politique, le système de solidarité en place s'est fondu comme neige au soleil, laissant la place à des actions ponctuelles et de petite envergure menées par des associations nouvellement créées par des Tunisiens de bonne volonté désireux de porter assistance à ces familles en colère qui ont crevé les écrans et occupé les unes des journaux pendant de longs mois. On aura également vu les associations se mobiliser, les hivers 2011 et 2012, pour porter assistance aux familles démunies et sans abri en proie aux intempéries, aux inondations et au froid glacial. Mais si la présence de la société civile sur le terrain de la pauvreté est un appoint nécessaire, l'intervention de l'Etat demeure vitale et incontournable.
Programme d'aides sociales renforcé
Après quelques modifications au niveau des approches, la politique sociale a été, dans l'ensemble, maintenue; l'Etat a dû même multiplier ses actions, réviser les listes des familles nécessiteuses passées à 235 mille (au lieu de 35 mille) sur un total recensé de 296 mille familles et augmenter le budget consacré aux aides sociales (336 MD) dont la prime d'aide aux familles nécessiteuses qui est ainsi passée à 100 dinars par mois au lieu de 70 d. Un lourd fardeau au moment où le pays traverse une période, longue et incertaine, de turbulences politiques et sécuritaires. Mais, insuffisant. Pour cette raison, le ministère des Affaires sociales se soucie désormais davantage de gérer le programme national d'aide aux familles nécessiteuses avec le maximum possible d'efficacité et de «transparence», comme veulent le souligner les responsables. Le souci d'efficacité s'est traduit par l'engagement d'un programme de réforme basé sur la mise en place d'une banque de données, actualisées, relative aux familles nécessiteuses recensées, le maintien des «restos du cœur» tout au long de l'année (1.350 bénéficiaires) et l'adoption d'un identifiant unique pour mieux cibler les bénéficiaires des cartes de soins gratuits ou cartes à tarif réduit. Sachant que le programme d'aide aux familles nécessiteuses compte 577.900 cartes de soins à tarif réduit pour des non-assurés et 25.000 autres cartes attribuées à des cas particuliers et renouvelables chaque année. Outre les 235 mille cartes de soins gratuits, le programme assure 8.000 autres cartes similaires pour les agents d'entretien des mosquées. Au chapitre des aides consacrées à la rentrée scolaire et universitaire, le programme sert 333 mille élèves et 40 mille étudiants.
On est bien loin des promesses des lendemains de révolution qui brandissaient la carte prometteuse du développement régional pour atténuer la pauvreté et le déséquilibre entre les régions. Gouvernement après gouvernement, le dossier du développement régional a fondu comme neige au soleil, comme s'il n'y a jamais eu de ministère du Développement régional après la révolution ni d'opération d'évaluation des besoins des régions. Certes, les investissements sont, pour les raisons qu'on connaît, au point mort, mais on ne peut pas non plus parler de bonne gouvernance des affaires de l'Etat et celles de la communauté nationale. Les temps sont difficiles et promettent de l'être encore plus avec la révision du système de la caisse de compensation, avec les prochaines augmentations fiscales et autres. On est, également, bien loin du taux de pauvreté de 15,5% en 2010 et des 4,6% pour la pauvreté extrême. Sur la base de ces chiffres, le ministère des Affaires sociales a noté dans son rapport que «la Tunisie avait réussi à réaliser des avancées par le passé». Aujourd'hui, le pays avance à reculons.


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