De Kanzari à Maâloul, l'école tunisienne n'inspire plus confiance. L'entraîneur tunisien n'est plus la solution Ce n'est pas l'année des entraîneurs tunisiens. Les échecs cuisants se suivent l'un après l'autre, les prestations sont de plus en plus médiocres. Tout le monde est responsable oui. Mais outre les joueurs et l'administration, il y a l'entraîneur qui paye souvent les pots cassés. Cette année a vu beaucoup d'échecs : la sélection, l'EST, le CAB sans oublier le fiasco de la sélection de basketball, celui du volleyball, celui au CA en handball en championnat d'Afrique. Le dernier échec qui laisse une énorme déception, c'est celui de l'EST en Ligue des champions. Ce n'est pas l'élimination qui est le problème (pour l'anecdote, l'EST n'a pas perdu sur les deux matches!), mais c'est la manière qui inquiète. L'EST de Kanzari a été hors sujet, tout comme l'année dernière un finale contre Al Ahly où l'amertume a été totale. On se pose une question : l'entraîneur tunisien est-il coupable ou victime? C'est que la série des échecs des entraîneurs tunisiens ne peut être gratuite. Ce n'est plus un hasard si les entraîneurs tunisiens en sélections, en clubs ou dans d'autres disciplines n'arrivent plus à s'en sortir. On ne peut pas leur porter, à eux seuls, le chapeau, mais ils ont de grands défauts, et ils ont commis beaucoup d'erreurs. De Kanzari à Maâloul en passant par Kebaïer, Benzarti, Kouki, Adel Tlatli, Fethi Mekaouer... La cote de l'entraîneur tunisien est au plus bas niveau. ça concerne plus le football, on est d'accord, mais le constat devient général et même inquiétant. Trop conservateurs Tactiquement, nos entraîneurs n'ont pas une attitude positive vis-à-vis du risque. Ils ont pour de changer d'options de jeu, ils craignent la prise de risque calculée, et ne réagissent pas à temps quand l'adversaire prend le dessus. Kanzari n'a rien fait pour changer la mauvaise image de son équipe qui dure depuis un mois. Contre «Orlando Pirates», le même Kanzari a été impuissant devant un adversaire dans tous ses états. Conservateurs, nos entraîneurs le sont trop. Ils cèdent aussi à la pression de l'entourage. Ils craignent les «stars» Il y a un point qui devient une règle auprès de nos entraîneurs : ils font du «deux poids, deux mesures» vis-à-vis des joueurs. Ceux qui jouent mal ou qui usent de leur statut de «star» sont intouchables. Et ce sont les joueurs qui travaillent le plus, et qui progressent le plus qui restent à l'écart. Nos entraîneurs tunisiens, même les plus autoritaires, ont un faible pour les «pseudo stars». L'entêtement Contrairement aux entraîneurs étrangers, les nationaux n'acceptent pas la moindre remarque, le moindre avis, la moindre critique. Et même quand ils réussissent et gagnent, ils s'attachent farouchement aux anciennes recettes. Pas question d'être flexible ou ouvert. Ça tourne même au personnel : les avis qui dérangent sont perçus comme une déstabilisation. Tout est pris au premier degré : cet entêtement finit par faire du mal à leurs équipes quand le jeu devient prévisible. Et paradoxalement, les mauvais résultats des entraîneurs tunisiens coïncident avec la montée en flèche de la cote de l'entraîneur étranger. Krol, c'est lui, bien sûr, a complètement changé la donne en faveur de l'école étrangère. Ce qu'il a fait au CSS et en sélection pendant une semaine met la barre très haut devant tout le monde. Etre Tunisien n'est plus suffisant pour réussir.