Imed Derbali, président du Conseil national des régions et des districts    Le taux de remplissage des barrages atteint 35,8%    Wifak International Bank : Résultats consolidés de 43% à 7,5 MD en 2023    Affaire Zitouna TV : le SNJT dénonce le traitement judiciaire    Arrestation d'un troisième terroriste à Kasserine en 24 heures    PARIS: L'HOMME AYANT PENETRE DANS LE CONSULAT D'IRAN A ETE INTERPELLE PAR LA BRI    Le gouverneur de la BCT s'entretient avec des investisseurs sur les marchés financiers internationaux    Augmentation de 10,7% de la production de poulet de chair    Tunisie : Réserves en devises de la BCT au 18 Avril 2024    Les dernières solutions innovantes de LG en matière de chauffage, ventilation et climatisation présentées au MCE 2024    USA : Biden pétrifie le pays avec l'histoire de son oncle mangé par des cannibales en Nouvelle-Guinée…    La France n'est plus le paradis des jeunes violents : Attal dégaine des mesures sans précédent    Reprise progressive du trafic à l'aéroport de Dubaï    Ali Mrabet souligne la nécessité d'accélérer la mise en place de l'Agence nationale de la santé publique    Kais Saied inaugure la Foire internationale du livre de Tunis    Abdelaziz Kacem: À la recherche d'un humanisme perdu    L'ATB fixe la date de son AGO pour l'exercice 2023    Une nouvelle injustice entache l'histoire de l'ONU : Le Conseil de sécurité échoue à adopter une résolution demandant la pleine adhésion de l'Etat de Palestine    Un grand succès sécuritaire : Deux terroristes classés « très dangereux » capturés    CSS : La coupe pour se requinquer    Ligue des champions – Demi-finale aller – EST-Sundowns – Demain soir à Radès (20h00) : Ces choix qui s'offrent à Cardoso...    Ahmed Hachani promeut un retour réussi des TRE pour la saison estivale    Météo en Tunisie : Vent fort et températures en baisse    Bac sport : L'envers du décor    Mohamed Essafi : la rencontre avec la ministre de l'Education était positive    Un bus de touristes frôle la catastrophe    La Transtu offre un service de bus régulier pour l'accès au Salon du Livre    Baisse de 20 % des précipitations en Tunisie en février    Conservation des Fraises : Comment les congeler pour les savourer toute l'année?    Le ministre de l'Intérieur : « La sécurité du pays est notre mission et la loyauté envers la patrie est notre credo »    Le Mouvement du 25-Juillet appelle Kaïs Saïed à se présenter à la présidentielle    Foire du livre – L'Italie Invitée d'honneur S.E. L'Ambassadeur d'Italie Alessandro Prunas à Tunis : « La culture est l'un des piliers les plus développés et les plus dynamiques de la relation bilatérale tuniso-italienne »    La Presse : M. José Maria Arbilla, ambassadeur d'Argentine, rend visite à La Presse    Aujourd'hui, ouverture de la 38e Foire nationale du livre de Tunis    Ouverture aujourd'hui de la 38° Foire du livre de Tunis : L'Italie invitée d'honneur    Orange Digital Center et Coursera s'associent pour offrir des formations certifiantes gratuites sur les nouveaux métiers du numérique    Situation globale à 9h suite la confirmation d'Israël des frappes sur le sol iranien    Affaire de complot - Les membres du comité de défense empêchés d'accéder à la prison de la Mornaguia    Ministère de l'Intérieur : Arrestation d'un terroriste classé « très dangereux » à Kasserine    Classement des pays arabes les plus endettés auprès du FMI    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    Jazz Club de Tunis et Centre d'Art B7L9 s'associent pour célébrer la Journée internationale du jazz    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    Mohamed Boughalleb condamné à six mois de prison    Ons Jabeur se qualifie au prochain tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    Plus de 700 artistes participeront au Carnaval International de Yasmine Hammamet    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Il ne faut pas se leurrer
Gaz de Schiste
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 10 - 2013

Rentabilité économique non prouvée, dégâts environnementaux certains, l'exploitation du gaz de schiste ne fait pas l'unanimité, suscite des inquiétudes et soulève une fronde de contestations...
L'affaire du gaz de schiste refait surface ces jours-ci avec ses ondes de protestation et les incertitudes qui planent toujours sur son opportunité stratégique pour la Tunisie. Un sommet — le 8e d'Afrique du Nord sur le gaz et le pétrole à Tunis — et deux études — l'une réalisée par la BAD et l'autre par Oxford Economics (leader mondial de l'analyse d'impact économique) pour le compte de la compagnie pétrolière anglo-hollandaise Shell - ont remis à l'ordre du jour ce dossier qui inquiète beaucoup plus qu'il n'enthousiasme même ses plus fervents défenseurs, incapables de fournir une preuve irréfutable de l'innocuité de ce projet sur l'environnement et sur la santé. A tort ou à raison, les récentes secousses telluriques seraient même provoquées, selon certains, par les missions d'exploration du gaz de schiste dans le Kairouanais.
Risques d'incidents environnementaux
En tout état de cause, les raisons de s'inquiéter ne manquent pas et les promesses grandiloquentes, basées sur des extrapolations, non plus. Les plus optimistes parmi les experts et analystes appartiennent au cabinet d'études Oxford Economics qui vient de publier les résultats de son étude, commanditée par Shell, sur « l'impact économique de l'exploration des schistes riches en liquides et du gaz de schiste en Tunisie ». Selon cette étude qui simule trois scénarios différents — le premier tablant sur une licence de production, le deuxième sur 2 licences et le 3e sur 4 licences —, la Tunisie, importateur net d'énergie, atteindrait l'autonomie énergétique durant les années de pic de production 2020-2034, sachant que les forages d'exploration devraient commencer en 2014. La Tunisie afficherait un excédent énergétique dès le 3e scénario. La production de gaz de schiste devrait contribuer au PIB à hauteur de 13 à 52 milliards de dinars durant la vie du projet (estimée jusqu'en 2060) et à la création d'emplois entre 278 mille et 1.112.000 postes. L'étude fait remarquer que l'alternative du gaz de schiste renforcerait considérablement la sécurité énergétique du pays et faciliterait une forte hausse des recettes d'exportation. C'est bien beau mais on reste dans le conditionnel.
Le rapport de la Banque africaine de développement sur « les opportunités du gaz de schiste en Afrique », rendu public le 17 octobre dernier, rejoint l'étude d'Oxford Economics du point de vue économique. La Banque donne même des estimations chiffrées des réserves de gaz de schiste en Tunisie et stipule que « le pays pourrait remplacer le gaz importé par une production locale moins chère, ce qui est en mesure d'entraîner une légère hausse de la croissance et même de la consommation d ‘énergie». La BAD confirme qu'au milieu de l'année 2012, Shell a déposé une demande auprès du gouvernement tunisien en vue d'obtenir un permis d'exploration du gaz de schiste, encore à l'étude, et note que « la Tunisie est un pays particulièrement attractif pour le développement du gaz de schiste. Elle a fortement besoin de réserves supplémentaires de gaz et dispose d'une expérience dans le domaine et d'une partie des infrastructures requises ».
En face des promesses de croissance et de sortie du tunnel du déficit énergétique chronique, se dresse un défi, le moins qu'on puisse dire, majeur, celui environnemental. Et c'est là que se concentrent toutes les inquiétudes car l'environnement a un coût qu'il est souvent impossible de rembourser même quand on le veut. Le rapport de la BAD n'esquive pas la question et relève que « l'exploitation et la production de gaz de schiste peuvent poser d'énormes défis environnementaux dont les importants volumes d'eau nécessaires à l'extraction, la contamination de l'eau par les produits chimiques utilisés dans la fracturation de la roche, l'intensification de l'activité sismique, le dégazage et le torchage des gaz associés». Si bien que les auteurs du rapport conseillent : «Etats et opinion publique doivent réfléchir à la meilleure façon de procéder avant de s'engager plus avant dans le plein développement du gaz de schiste». Et de souligner encore qu'il ne faut pas négliger les mesures de protection de l'environnement pour se concentrer uniquement sur l'aspect de l'exploitation. «Il en résulterait des risques d'‘incidents" environnementaux, tels que pénurie d'eau, pollution de l'eau ou évacuation de gaz à grande échelle dans l'atmosphère, auxquels il est difficile de remédier une fois qu'ils se sont produits». On peut imaginer le résultat pour un pays comme la Tunisie qui souffre déjà d'un déficit hydrique et où les pénuries d'eau sont fréquentes dans certaines régions de l'intérieur.
Energies renouvelables et économie d'énergie
Ce sont les inquiétudes environnementales qui font beaucoup parler du gaz de schiste et avec méfiance. Pour nombre d'experts et observateurs, la question du gaz de schiste aujourd'hui est inopportune en raison de la conjoncture économique difficile et l'instabilité politique et sécuritaire du pays. D'autres experts au contraire ne s'opposent pas au fait d'étudier les opportunités du gaz de schiste en Tunisie : « Il faut étudier toutes les opportunités, même le nucléaire ; définir les capacités, les sites possibles, les technologies les plus intéressantes, évaluer l'impact économique réel », avance l'un d'eux. Mais ils conseillent de recourir à d'autres alternatives, moins onéreuses et moins risquées, pour faire face au déficit énergétique, « un fardeau de plus en plus lourd et de plus en plus grave pour le pays ». Du moins maintenant car d'autres alternatives existent, il faut les exploiter en premier. Ces alternatives sont les énergies renouvelables - le solaire et l'éolien- dans lesquelles la Tunisie a commencé à investir et a acquis beaucoup d'expérience. Ces énergies constituent un gisement inépuisable que la Tunisie gagnerait à exploiter à grande échelle. Une autre alternative, et pas des moindres, est à envisager : l'économie d'énergie. Celle-ci nécessite la mobilisation de tous et de chacun, y compris le simple citoyen qui devra prendre conscience de ses responsabilités dans son vécu quotidien à travers sa consommation quotidienne d'électricité, d'eau, de carburant. L'économie d'énergie est loin d'être une initiative isolée laissée au bon vouloir de chacun, elle doit obéir à une stratégie nationale qui impliquera tous les secteurs économiques : tourisme, industrie, agriculture, services. Une stratégie à court, moyen et long terme dont l'objectif sera de changer les modes de production en mode propre, et les mentalités en comportements responsables. Cette alternative prendra certainement du temps mais au moins elle n'entraînera aucun dégât, bien au contraire. On pourrait d'ailleurs gagner du temps et de l'argent en sortant des tiroirs l'ancienne stratégie nationale d'économie d'énergie et en la remettant à l'heure de la révolution, même progressivement.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.