La concurrence internationale en matière de tourisme médical devient désormais plus rude. Notre pays, de par sa place stratégique dans le bassin méditerranéen mais aussi les compétences médicales et paramédicales confirmées, commence à s'imposer en tant que destination médicale prisée par les patients étrangers affluant aussi bien de l'Occident que de l'Orient. Parmi les spécialités médicales qui promettent une grande floraison sur ce plan figure, sans doute, la chirurgie plastique. Plusieurs patients débarquent, en Tunisie, en quête de prestations de qualité et d'un coût raisonnable. Le Dr Kanoun indique, pour sa part, que 30% de ses patients sont des étrangers, venus d'Europe ou des pays du Golfe. «Ce sont essentiellement des Français, des Suisses, des Italiens, des Belges et des Anglais mais aussi des Libyens. Ces trois dernières années, une demande algérienne a vu le jour, enrichissant la panoplie de la demande étrangère et témoignant de la qualité des prestations sanitaires et plastiques tunisiennes», précise-t-elle. Et d'ajouter qu'un nombre non moins important de patientes provenant des pays du Golfe affluent en Tunisie pour bénéficier d'une prise en charge assurée par des femmes médecins. Dans le privé, en revanche, la demande étrangère ne semble pas significative. Selon le Pr Adouani, elle est peu fréquente et se limite à des patients venus de pays frères, notamment la Libye. Il y a lieu de noter, non sans fierté, d'ailleurs, que nos compétences nationales connaissent une renommée honorable à l'étranger. «Bon nombre de nos chirurgiens plasticiens opèrent dans les pays européens, notamment la France, l'Italie, l'Angleterre, l'Allemagne et la Suisse», fait remarquer M. Mehadhebi. Cependant, la renommée de nos compétences et de la qualité des prestations en matière de chirurgie plastique, se trouve, hélas, contrecarrée par l'intrusion des intermédiaires dans ce domaine. Le Dr Kanoun dénonce l'intrusion de certaines agences de voyages qui assurent la coordination entre médecins et patients étrangers. «Cela n'a ni queue ni tête car ces intermédiaires ne sont aucunement bien placés pour cette coordination. D'autant plus que cela nuit à la crédibilité du cadre médical tunisien», explique-t-elle. Manque de crédibilité mais aussi d'encadrement des spécialistes. Certains s'adonnent hélas à la pratique du métier dans des conditions inappropriées, sans se soucier, donc, ni de la santé des patients ni de l'image de notre pays. Plus encore, et malgré des prestations de qualité, les composantes majeures du tourisme médical laissent à désirer. Jusqu'à présent, les séjours médicaux en bonne et due forme n'ont lieu que dans les stations thermales et centres de thalassothérapie. Or, le tourisme médical ne se limite pas à ces spécialités. «L'idéal serait, propose le Dr Kanoun, de permettre aux médecins de se mettre en exergue et d'exposer leur savoir-faire, facilitant ainsi le contact direct et conscient entre médecins et patients. Il est impératif de penser à l'instauration du concept de séjour médical, et ce, afin de dynamiser et promouvoir un secteur jugé d'emblée prometteur».