Ce serait la première fois qu'une telle opération touche tous les moyens de transport : terrestre, aérien et maritime Le climat social n'est pas près de s'apaiser puisque les grèves se multiplient et touchent de plus en plus de secteurs épargnés jusque-là. C'est ainsi que l'enseignement dans tous ses niveaux est concerné par des menaces de débrayage. D'autres secteurs vont suivre. Dans ce contexte, justement, la Fédération générale des finances a décrété une grève sectorielle prévue les 27 et 28 novembre. Au niveau régional, par exemple, une autre grève dans le secteur du transport est programmée pour le 27 novembre à Sousse. Elle émane de l'Union régionale du travail de Sousse. Les raisons invoquées ont trait à la réintégration des agents licenciés par la société de transport du Sahel et l'annulation des sanctions prises à leur encontre. Les autres points touchent le recrutement des enfants des agents de l'Office de la marine marchande et des ports, l'application de la convention et du temps de travail pour la société Nav Tunisie à l'aéroport d'Enfidha, l'assainissement du secteur des intrus pour les taxis individuels et le manque flagrant en personnel auprès de la Sncft. Ces problèmes sont valables pour toutes les régions. De son côté, une commission administrative de la Fédération générale du transport relevant de l'Ugtt s'est, en effet, réunie le vendredi 15 novembre et a retenu l'idée d'une grève générale dans tout le secteur du transport. C'est la date du 12 décembre prochain qui a été choisie pour mettre à exécution cette menace et non le 13, comme annoncé auparavant. Ce mouvement, qui devrait s'appliquer au niveau national, est inédit. Ce serait, en effet, la première fois qu'une opération touche tous les moyens de transport : terrestre, aérien et maritime. Les répercussions de cette action ne sont pas à démontrer d'autant que les intentions des organisateurs est claire : faire pression, de façon indirecte, pour faire aboutir le Dialogue national. Les syndicats de base des 24 régions étaient représentés. Cette réunion a étudié toutes les questions à l'ordre du jour et les participants auraient passé en revue toutes les difficultés rencontrées par les intervenants. Une situation détériorée L'un des points essentiels relevés consisterait, selon les parties syndicales, dans le blocage du dialogue entre le secteur dans son ensemble et les autorités de tutelle. Des syndicalistes soutiennent qu'ils sont l'objet d'attaques de la part de ceux qui veulent nuire au bon déroulement du processus social et au rôle que joue l'Ugtt dans ce processus. Le harcèlement serait systématique. La décision de cette grève générale viserait à faire bouger les choses dans le bon sens et à faire prendre conscience aux autorités de la gravité de la situation. Selon les syndicats, cette situation connaît de grandes détériorations, notamment au niveau de la flotte du transport. L'état des bus serait lamentable et ne respecterait même pas les normes requises. Il menacerait même la sécurité des usagers. D'où la nécessité d'acquérir de nouveaux équipements et de doter le secteur des moyens qui soient dignes de la clientèle. En définitive, ce débrayage d'envergure reste pour le moment une menace. Le déroulement des négociations dans le cadre du Dialogue national et son aboutissement dans les prochains jours ne manqueront pas d'influer sur la décision finale quant à l'exécution effective ou non de la grève.