«Frédéric Chopin, le Génie du Printemps», une soirée distinguée par le romantisme, le lyrisme et la générosité. La soirée organisée par l'ambassade de Pologne et dédiée au grand virtuose de l'ère romantique et de la musique classique, Frédéric Chopin, a drainé une grande foule mercredi dernier au Théâtre de la Ville de Tunis. Il s'agit d'un récital de piano assuré par le pianiste tunisien Bassem Makni associé à une lecture de la biographie de Chopin par l'artiste autrichienne, résidente en Tunisie Paula Kraft, le tout agrémenté d'une projection de tableaux et de photographies évoquant des lieux, des scènes de vie et des portraits inédits du compositeur et des personnes qui ont marqué sa vie et influencé son œuvre. A cette brillante idée de spectacle, s'ajoute la généreuse initiative de faire don des recettes du spectacle à l'association d'aide aux enfants de «Xeroderma Pigmentosum », plus connus sous le nom «des enfants de la lune». Chopin, l'homme et le génie... Frédéric Françis Chopin est né le 1er mars 1810 à Zelazowa Wola, près de Varsovie en Pologne. A l'âge de six ans, Frédéric commence à prendre des leçons de piano.Enfant prodige, très doué pour l'improvisation, il se produit très tôt en public et s'essaye à la composition. «Sa polonaise en sol mineur» est éditée en 1817 et les critiques lui ont été fort enthousiastes. Il ne tarde pas à devenir célèbre et se fait connaître en interprétant ses propres œuvres. En 1830, l'insurrection de la Pologne contre l'empire russe prend une tournure catastrophique. La répression que subissait son peuple lui inspire à ce moment l'étude en ut mineur N°12 dite «la révolutionnaire». Très vite, il quitte la Pologne, et en arrivant à Paris en septembre 1831, il fait la connaissance de nombreuses personnalités de la musique: Pleyel, Liszt, Mendelssohn, Kalkbrenner...Peu après, il devient le professeur de piano le plus sollicité de Paris et sa situation financière devient confortable. En 1832, Chopin devient l'amant de Delphine Potocka, musicienne talentueuse. C'est à cette époque-là qu'il compose les «nocturnes», «études», et «mazurkas (danse polonaise)». Chopin se consacre beaucoup à la composition car il n'a pas la maîtrise et la constitution physique d'un Liszt pour jouer du piano en public. Malgré les moyens techniques importants, chaque concert est pour lui supplice et angoisse. En octobre 1837, il cédera aux avances de la romancière George Sand et une liaison de dix ans, de 1837 à 1847 s'établit. Ces années sont décisives pour la carrière de Chopin. Il compose nombre de chefs-d'œuvre tels que : Fantaisie en fa majeur (1841), Ballade en la bémol majeur (1841), Tarentelle (1841), Berceuse (1843), Sonate en si mineur (1844), la Barcarolle (1846)... Le couple Sand-Chopin se sépare à cause du caractère insupportable du pianiste et son état dépressif ne cesse d'empirer, ses compositions deviennent rares mais restent, toutefois, bouleversantes dont 3 valses op.64, La terre promise, et ses mazurkas op.67 n°2 et op.68 n°4. le 17 octobre 1849, et selon la volonté de Mozart, Chopin interprète intégralement le requiem du défunt, durant ses funérailles à l'église de la Madeleine Le nom de Chopin restera associé à jamais au piano. Le folklore polonais était omniprésent et déterminant dans son œuvre. Un ardent patriote dont le style dénote d'un caractère brillant. Son œuvre a exercé une influence considérable sur presque tous les compositeurs, du XIXe au début du XXe siècle. Brillantes relectures.... Ainsi fut la vie de l'homme et du génie évoqué par Paula Kraft qui a mis beaucoup d'âme et de cœur dans la lecture de sa biographie et la restitution des principales étapes de sa vie depuis l'enfance, en passant par les moments de gloire, de désarroi, sa maladie et enfin sa mort, des étapes illustrées sur des toiles ou par des dessins et projetées sur grand écran. Bassem Makni, pour sa part, a été le complice idéal pour mener à bien ce spectacle-hommage. Il a exécuté des compositions de Chopin, avec fougue, beauté, avec une belle technique qu'on connaissait déjà. On a eu droit à de brillantes relectures tendres et débordantes de raffinement de «Mazurka», des «Valses», des «Etudes», des «Nocturnes», des «Polonaises», des «préludes», de la «Fantaisie-Impromptu» et enfin celle de «Sherzo». Ces œuvres d'une intense beauté ont été exécutées avec une clarté bouleversante. Une interprétation d'une facture cristalline, des mélodies délicates et suaves aux couleurs infinies, allant du beau au sublime, mettant en évidence la structure si complexe de ces œuvres. Un spectacle alléchant, original et beau. Le ravissement et l'adhésion du public n'étaient que justice !