Les constituants de l'Alliance de la souveraineté du peuple sèment la zizanie à l'hémicyle Du grabuge, hier, à l'Assemblée nationale constituante où se tenait la fameuse séance plénière tant attendue, censée permettre aux constituants de voter l'annulation des amendements introduits le 4 novembre sur le règlement intérieur de la Constituante. Les constituants du Groupe démocratique élargi qui ont boycotté l'ANC suite à cette décision étaient bien là. Mais la séance plénière a foiré avant bien qu'elle ne démarre. La cause, un accroc affligeant entre Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC, et Azad Badi, constituant appartenant au mouvement Wafa. Le point de discorde tournait autour de la question suivante: fallait-il ouvrir une discussion générale où tous les constituants auraient eu droit à la parole ou permettre à deux constituants d'intervenir, l'un soutenant l'annulation des amendements et l'autre représentant ceux qui sont pour leur maintien . Ben Jaâfar était contre un débat général et voulait qu'on passât directement au vote après avoir écouté les interventions des deux constituants en question. Seulement, Azad Badi et plusieurs autres constituants accrochés aux amendements n'étaient pas de l'avis du président de l'ANC et n'ont pas hésité à manifester bruyamment leur mécontentement. Et la confusion de s'installer au sein de l'hémicycle, puisque d'autres constituants ont choisi d'opter pour la pratique de la demande des points d'ordre interminables. Au final, le Dr Mustapha Ben Jaâfar s'est trouvé dans l'obligation de lever la séance pour vingt minutes qui se sont étirées à n'en plus finir. Le compromis Une longue attente qui a abouti à un compromis : la séance plénière a repris ses travaux suite à une décision selon laquelle seuls les chefs des groupes parlementaires allaient intervenir pour passer directement au vote de l'annulation ou du maintien des amendements, objet de disconde entre les constituants légalistes, principalement ceux se réclamant de la Coalition de la souveraineté du peuple, d'une part, et les constituants appartenant au Groupe démocratique élargi (dénomination choisie par les constituants dissidents, mais de retour à l'ANC), d'autre part. Contacté par La Presse, Naceur Brahmi, constituant du Groupe démocratique élargi, déplore : «Ce qui s'est passé au sein de l'hémicycle est indigne de constituants qui se respectent et respectent les électeurs qui leur ont fait confiance pour parler en leur nom. Ces pratiques inacceptables et irresponsables n'empêcheront pas, toutefois, les constituants du Groupe démocratique élargi de voter pour l'annulation des amendements de la discorde». Il est à préciser qu'au moment où nous mettions sous presse, les discussions se poursuivaient encore à l'ANC. Nous y reviendrons