La scène politique est en mode stand-by. Des pourparlers informels doivent certainement se tenir, sans nécessairement aboutir à un résultat tangible Le Dialogue national n'est pas mort. Il est sous perfusion. D'ici la semaine prochaine, les Tunisiens seront fixés sur son sort ; ou mort et enterré ou vivant, plein de vie. Cet état moribond de l'entre-deux ne pourra pas durer éternellement ! A cet effet, une réunion s'est tenue hier, de midi à quatorze heures, entre les membres du Quartet et des représentants de l'opposition. C'est Hassine Abassi qui a présidé cette consultation avec une délégation où la plupart des courants étaient représentés. Une quinzaine de députés, dont on peut citer notamment Issam Chebbi, Samir Ettaieb, Selma Baccar, Khemais Ksila, Rim Mahjoub, Mongi Rahoui, Fadhel Moussa. Le secrétaire général de la Centrale syndicale a annoncé son intention de donner une conférence de presse d'ici la semaine prochaine, pour faire le point de la situation. Il est vrai que depuis l'annulation des amendements et le retour au texte initial du règlement intérieur, la scène politique est en mode stand-by. Des pourparlers informels doivent certainement se tenir, sans nécessairement aboutir à un résultat tangible. Le point bloquant qui sonnera le glas du dialogue, s'il persiste, est l'accord de la majorité, de l'opposition et, autant le dire clairement, du président provisoire de la République, autour d'un futur chef de gouvernement. Requête par écrit Une rumeur persistante a donné Abdelkérim Zbidi pour premier favori. Toutefois, une information confirmée par Issam Chebbi vient la démentir. L'ex-ministre de la Défense a refusé officiellement, et ce, depuis quelques jours, d'accepter le poste pour des « raisons qui le concernent et que nous respectons », tient à préciser le dirigeant du parti Al-Joumhouri. « Tous les autres noms qui circulent sont totalement infondés », a-t-il ajouté. Dans une tentative de dépasser le blocage et leurs innombrables différends, certaines parties ont souhaité charger le Quartet de proposer un candidat. « A condition de nous saisir par écrit », réclame le sage Hassine Abassi. Une requête signée par l'ensemble des partenaires du Dialogue, a-t-il exigé comme deuxième condition. D'ici là, l'heure est aux consultations. Après cette rencontre, le secrétaire général de l'Ugtt s'en est allé voir Mustapha Ben Jaâfar. Le processus constitutif et questions associées seraient à l'ordre du jour de la réunion. «Nous tenons à envoyer des signes positifs», déclare Issam Chebbi. Dans cet esprit, la commission des accords, uniquement, sera opérationnelle à partir de lundi prochain, en présence de tous ses membres, notamment ceux de l'opposition. « Nous voulons faire avancer le rythme du travail et préparer le terrain, en cas de reprise de la Constituante. Si toutefois l'échec du dialogue est officiel, notre reprise perd tout son sens, le processus gouvernemental et le processus constitutif étant liés de manière organique », analyse le dirigeant de l'opposition. En attendant, l'opposition ne prendra part ni aux plénières, ni aux commissions législatives et constitutives. Le rendez-vous donné par Hassine Abassi, quoique non confirmé encore, devra tirer les choses au clair. D'ici quelques jours encore, les Tunisiens devront supporter ce blocage « polyvalent » qui va s'intensifiant, et qui étouffe avec lui tout espoir de voir se rétablir une Tunisie malade, espérons encore, non de maladie incurable.