L'invention tunisienne a été primée en 2011 à deux reprises : en Autriche, où elle a été sélectionnée parmi 240 projets, et en Afrique du Sud. Des négociations sérieuses avec des multinationales sont en cours pour son installation dès 2014 en Europe, en Afrique et en Asie. La Saphonienne, une technique inspirée d'un concept ancestral, celui des voiliers, permet de capturer et de convertir l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique. Cette invention tunisienne se distingue par l'absence de pale, elle ne fait pas de bruit, son rendement est, en moyenne, le double de l'éolienne classique à trois pales, elle ne provoque pas d'interférence avec les ondes radars et hertziennes et coûte à peine le quart du prix d'une éolienne tripale de même puissance. Son inventeur, Anis Laâouini, souligne que cette machine peut également être adaptée à l'environnement paysager en lui donnant la couleur du site où elle se trouve (dune, champ...). Le brevet de cette invention, qui en est à sa 4e génération, est déposé dans 70 pays. Après l'obtention de ces brevets, l'inventeur et ses collaborateurs, une équipe multidisciplinaire de 6 personnes dont la moyenne d'âge ne dépasse pas 28 ans, ont créé à Tunis une start-up, Saphon Energy, pour donner à la Saphonienne toutes les chances de se développer à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Pour le moment, l'éolienne tunisienne ne semble pas intéresser beaucoup de monde dans nos murs, bien que la Steg ait rendu hommage à l'inventeur l'an dernier à l'occasion de son 60e anniversaire. Certes, nul n'est prophète en son pays, comme le dit l'adage, mais l'effort, la compétence et la capacité d'invention des jeunes Tunisiens méritent que les pouvoirs publics s'y intéressent. C'est en encourageant et en soutenant l'initiative privée et la volonté d'innover chez les jeunes que la Tunisie combattra le chômage et la mentalité d'assisté.