«La décision que nous avons prise est souveraine et officielle», précise le maire de Gabès Dès janvier prochain, les municipalités de Menzel Bourguiba, La Marsa, Kairouan, Tozeur et Gabès partageront officiellement le pouvoir avec les citoyens de leur ville, en leur accordant un montant bien précis et une rubrique d'investissement bien déterminée, dans le budget communal de 2015 pour recevoir leurs idées de projets pour leur commune, tout en s'engageant à les exécuter, annonce un communiqué publié hier par l'organisation non gouvernementale tunisienne L'Action associative. «Notre conseil municipal a décidé de développer la participation citoyenne dans le processus de prise de décision de manière réelle et tangible», a déclaré M. Néji Saïdi, président de la délégation spéciale de la ville de Tozeur, qui a consacré un budget de cinq cent cinquante mille dinars (550 000 TND) pour recevoir des projets relatifs à la construction des chaussées et des trottoirs. «Nous inscrivons ainsi le nom de notre commune dans le registre des grandes villes émancipées ayant adopté le mécanisme du budget participatif» a-t-il ajouté. «La décision que nous avons prise est souveraine et officielle», a précisé M. Karim Kerrit, président de la délégation spéciale de la ville de Gabès, qui a consacré un budget de deux cent mille dinars (200.000 TND) pour recevoir des projets relatifs à l'embellissement de la ville. «Nous voulons bénéficier des capacités de nos citoyens à proposer des projets intéressants», a-t-il expliqué. «Le mécanisme du budget participatif se greffe facilement au cycle budgétaire tunisien», a déclaré M. Mohamed Larbi Mimouni, président de la délégation spéciale de la ville de Menzel Bourguiba, qui a consacré un budget de cent mille dinars (100.000 TND) pour recevoir des projets relatifs à l'embellissement de la ville. «Il suffit d'une véritable volonté d'inclure le citoyen dans le processus de prise de décisions, pour pouvoir aboutir à un instrument de coopération efficace» a t-il soutenu. «Il est clair que le budget participatif représente un mécanisme concret pour mettre notre commune sur la voie de la bonne gouvernance locale», a dit Mohamed Riahi, président de la délégation spéciale de la ville de La Marsa, qui a consacré un budget de cinq cent cinquante mille dinars pour recevoir des projets relatifs à l'éclairage public. «Nous devons admettre que ni les autorités, ni les citoyens ne sont habitués à coopérer ensemble pour l'intérêt général», a-t-il ajouté. Les communes de Menzel Bourguiba, La Marsa, Kairouan, Gabès et Tozeur font désormais partie d'un réseau de 2.700 communes dans le monde qui ont adopté le mécanisme certifié du budget participatif, telles que les villes de New York, Montréal, Londres, Porto Alegre, Séville, Amman, ou encore la ville indienne de Pune.