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Religion et démocratie en débat
Mosquées - Conférence
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 12 - 2013


«Il est temps de revoir nos lectures...»
« Libertés, droits de l'Homme et rejet de la violence en islam », trois concepts clés que le Centre d'étude de l'islam et de la démocratie a tenu à discuter, avant-hier, à l'occasion du 65e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Où en est-on, aujourd'hui, de ces notions en cette situation d'instabilité sécuritaire ? Il convient d'apporter une lecture critique à ce qui se passe autour de nous, dans la rue, au travail et même dans nos prisons ?
Cheïkh Abdelfattah Mourou, leader islamiste modéré du mouvement Ennahdha, a évoqué l'environnement géopolitique, où prévaut un climat de tensions sociales et de violence « justifiée », exercée au nom de la religion par certains extrémistes. Ces derniers, a-t-il dénoncé, se croient avoir l'apanage du monde, avec leur rejet de l'autre : ils oublient que le Saint Coran est voué à l'humanité toute entière, dans sa diversité culturelle, ethnique et confessionnelle.
L'orateur a focalisé son intervention sur le «rejet de la violence et le vivre-ensemble en paix dans l'Islam », en tant que principes qui tirent leur légitimité du texte coranique. Loin de toute exclusion et de toute discrimination. «C'est un texte ouvert, toujours d'actualité et adapté à son époque, en toute cohérence», affirme-t-il. D'où le fait qu'il ne peut se comprendre que dans son universalité, en accord avec la réalité. D'autre part, soutient-il, le concept de la «choura» puise ses origines dans ce texte, en tant que nouveau mode de bonne gouvernance. Pour l'orateur, là se trouvent les prémices de la démocratie islamique dans sa pensée et dans ses pratiques. Ce qui explique du reste l'organisation de la vie humaine dans un cadre bien réglementé. Synonyme, de nos jours, de l'Etat de droit et des institutions. Le respect des préceptes de la charia rime donc avec respect de la démocratie et de la bonne gouvernance, avec ouverture sur la politique et acceptation du principe de l'alternance au pouvoir...
A. Mourou préconise de relire le Coran et de reconsidérer ses significations les plus profondes. Y compris pour la maîtrise de nos mosquées et la modération du discours religieux. Mais a-t-on vraiment compris le Coran, comme s'interroge le philosophe et anthropologue Youssef Seddik dans son ouvrage « Nous n'avons jamais lu le Coran» ?
Mieux comprendre le Coran
Dans une communication chargée de citations coraniques, le Pr Seddik a abordé «la problématique de la guerre et la question de la violence dans le texte». Un sujet qui relève de ses compétences académiques dans son université parisienne. D'après lui, le problème réside essentiellement dans la nature de ce texte, où l'on se contente uniquement de son contenu et de son caractère sacré. « Il est temps de revoir nos lectures pour mieux le comprendre. Et pour mieux savoir résoudre le phénomène de la violence tel que traité par le Coran», déclare-t-il. Selon lui, il ne faut pas apprendre le texte littéralement, faute de quoi l'on retombe dans la sacralité.
Afin de pouvoir circonscrire la violence, le Pr Seddik relève: « Si l'on veut vraiment bâtir une société saine, musulmane et tolérante, il convient de séparer le politique du religieux». le Dr Sami Braham, universitaire en langue et civilisation arabe, insiste, quant à lui, sur le principe de l'ancrage d'une culture anti-violence en islam, celle des droits de l'Homme. « Car, prendre l'islam pour une religion de paix et de tolérance ne suffit pas. Il vaut mieux réinstaurer les sciences politiques islamiques sur des valeurs universelles, susceptibles d'enraciner les principes de la dignité humaine, de droit à la différence, de responsabilité individuelle et de liberté de croyance», dit-il. D'autant plus que ces principes sont eux-mêmes inspirés du texte qui prône la culture de la non-violence. Pour lui, la violence est le produit d'une méconnaissance, mais aussi d'une fausse interprétation du texte. Aussi est-il besoin, aujourd'hui, de reconstituer le système cognitif à même d'enraciner cette nouvelle culture dans la conscience collective de la société. Une approche philosophique existentielle visant à humaniser l'être humain, préserver sa dignité et lui redonner la place qu'il mérite. Et ce abstraction faite de ses choix religieux ou de son idéologie politique. Dr Braham va plus loin pour considérer cette dignité humaine comme un attribut naturel émanant d'un don divin. Mais «cette culture de la non-violence doit être ancrée aussi bien dans les esprits comme dans les comportements. C'est bien là la morale de l'islam», insiste-t-il.
De quelle démocratie parle-t-on ?
Mais quelle image les mouvements islamiques et leurs penseurs donnent-ils de la notion de démocratie ? Tel est le propos du sociologue et chercheur le Dr Mohamed Haj Salem, dans sa communication « La démocratie dans la pensée islamique contemporaine». S'agit-il, avec la démocratie, d'une nouvelle philosophie de la gouvernance ou juste d'un précepte islamique sans fondement politique ? Les avis divergent. Certains considèrent que démocratie et islam ne sont pas incompatibles, alors que d'autres les voient antitéthiques et ne peuvant jamais coexister. L'on peut dire, ici, d'après lui, que la première thèse est défendue par les islamistes démocrates « tels que cheikh Rached Ghannouchi et Hassan Tourabi », qui considèrent que la démocratie et la choura sont deux faces d'une seule monnaie. Tandis que la seconde appartient à certains mouvements de l'islam politique, aux courants salafistes et à ceux influencés par les mouvances islamistes radicales. Ils perçoivent la démocratie comme « une idéologie manipulant l'islam en vue d'un projet politique et non comme une philosophie de gouvernance». « Il y a une troisième catégorie de penseurs, certes minoritaires, qui récusent la démocratie dans son sens philosophique ou de gouvernance, mais qui l'acceptent en tant que pratique soumise à des contraintes législatives nécessaires. D'autres courants, comme les takfiristes, la rejettent en bloc...


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