Un spectacle de ballet et d'airs d'opéra a enchanté le public, vendredi dernier, au Théâtre de la Ville de Tunis. Les danseurs du Teatro dell'Opéra di Roma, au meilleur de leur splendeur, ont mené avec grâce et beauté divers tableaux contemporains inspirés des plus célèbres ballets du monde. On a pu admirer leurs prouesses, déroutantes de précision et de légèreté, en interprétant successivement des œuvres romantiques telles que le Divertissement du II Acte de «La Sylphide» avec Susanna Salvi et Michele Satriano, un Pas de deux du I Acte de «Il Corso» avec Roberta Paparella et Antonio Mastrangelo, le Grand pas de deux du III Acte de «La belle au bois dormant» avec le duo Flavia Morgante et Giovanni Castelli et au final l'Ensemble du II Acte du «Casse-noisette» avec tous les danseurs, un tableau d'ensemble exercé avec grâce et brio sous la direction artistique du chorégraphe italien Riccardo Di Cosmo. Des tableaux dans un décor simple et sobre ont été transcendés par ces silhouettes constamment ondulantes, ces corps fusionnels qu'anime un art magistral du pas-de-deux. On admire les ballerines qui volent littéralement dans les bras de leurs partenaires, performant des pirouettes et des séries sur pointe, d'une exquise beauté. Les envols des tutus arachnéens, cousus dans des teintes irisées et la beauté des tenues des danseurs ont conféré une touche féerique au décor De la féerie du ballet à la puissance de l'opéra Le public a scandé sa joie après le beau final de «Casse-noisette» en se laissant envoûter par les airs d'opéra programmés lors de la deuxième partie du gala. Une partie qui a été très bien assurée par les deux artistes italiens Chiara Giudice (soprano) et David Sotgiu (ténor) ainsi que les talentueux jeunes Tunisiens Henda Ben Chaabene (sopranao ) et Youssef Ben Abderrazzek (ténor).Sous la direction artistique des professeurs Hristina Hadjieva et Francesco Reggiani. En interprétant Norma de l'opera «Casta Diva» de Bellini, Don Carlo de «Tu che le Vanità» de Verdi, Addio del passato de «La traviata» de Verdi également, la diction parfaite et le timbre lumineux de la soprano Chiara Giudice s'accordent parfaitement au clavier juste et expressif de la pianiste Toyoko Azaiez. Elle répond avec intensité à la moindre sollicitation expressive. Elle respire et colore chaque mot avec son émotion en lui donnant toute la force vocale et émotionnelle qu'il mérite. D'autre part, volumineuse, sans recourir à la force, la voix ample et sculpturale de David Sotgiu a envahi l'espace qui l'entoure. Riche, étoffé, posé sur le souffle, passant du grave à l'aigu, cette voix juste et disciplinée confère à Chiara Giudice, dans les duos évidement, une carrure et une sérénité étonnantes, qui renforcent leur présence scénique à la fois mobile et intense. Henda Ben Chaabene, de son côté, en solo comme en duo, sait répondre avec intensité à la moindre sollicitation expressive grâce à une belle voix ronde, large et puissante. Et enfin Youssef ben Abderrazzek, ce jeune étudiant en médecine, s'est imposé avec le plus grand naturel, grâce à une voix belle et assurée et une bonne intonation. Il a séduit le public avec son interprétation de la chanson napolitaine O sole mio en duo avec Chiara Giudice. Une performance justement ovationnée. Une soirée alléchante et remarquable à la hauteur des attentes. On en redemande!