Le centre des musiques arabes et méditerranéennes, en collaboration avec l'association Musiques plurielles, a organisé, vendredi dernier au palais d'Ennejma Ezzahra, un concert exceptionnel du grand maître du quanôun, le Turc Aytaç Dogan. Dans une salle archicomble, l'artiste turc a fait son entrée sur scène. Se plaçant au milieu, avec son instrument à cordes, le concert a débuté par une belle prestation d'un morceau aux différents rythmes ascendants et descendants.Les belles mélodies, les notes graves et aiguës de son quanôun ont invité les spectateurs à un voyage dans le temps et dans l'espace, à des époques révolues et à revisiter le monde des mille et une nuits. L'artiste était accompagné, dans le second morceau, par sept jeunes musiciens : deux percussionnistes, un violoniste, un violoncelle, deux guitaristes et un à la clarinette. Ensemble, ils ont joué des airs les plus célèbres de la musique turque classique comme «I love you», un morceau instrumental au rythme lent, doux et langoureux qui a révélé la beauté de la musique classique orientale. Toute la troupe enchaîna avec un autre morceau lyrique intitulé «Kulagum», où chaque instrument sonne à sa juste valeur. Les coups d'archets se mariaient avec les notes du quanôun et des percussions créant un brassage de styles et de genres musicaux si original. Tour à tour, chacun de ces jeunes artistes a fait une prestation pour mettre en valeur son instrument et son savoir-faire. Le concert s'est poursuivi avec des morceaux contemporains dans une excellente reprise du célèbre morceau «Cinanari», fort apprécié par l'assistance venue s'enchanter l'ouïe par la musique. La troupe a proposé au public un morceau léger et court aux rythmes vibrants. Les baguettes du percussionniste, le son ponctué et répétitif de la darbouka n'a pas laissé le public indifférent à cette musique hypnotique. Dans la seconde partie de la soirée, ce fut au tour de la jeune Nesrine Jabeur, d'accompagner l'ensemble de la troupe et de nous interpréter trois chansons turques classiques qui ont célébré les valeurs universelles comme l'amour de la patrie dans «Istamboul» suivie par «doctor», et «Araman». Une voix forte et puissante d'une graine de star qui monte. Le meilleur de la soirée fut à la fin dans une reprise de «fsurmat canbedande», un classique revisité par Aytaç Dogan, qui en complicité avec ses jeunes artistes invités, a allié la musique orientale à l'occidentale dans un beau mélange d'instruments et de styles. Il est à rappeler que l'association «Musiques plurielles»,qui vient de naître récemment, œuvre pour la promotion de la musique dans toute sa diversité et le développement des pratiques musicales en Tunisie.