Ce n'est plus une rumeur, c'est désormais un fait. Un nouveau virus continue de faire des ravages dans les fermes avicoles de la région sfaxienne. Certains éleveurs ont perdu en un temps record des milliers de pondeuses et de poulets de chair. Un virus jusque-là méconnu et qui se caractérise par sa propagation en un laps de temps très court. Quand il frappe une ferme, inutile de faire appel à un vétérinaire, car avant l'arrivée de ce dernier, c'est l'ensemble des volailles qui trouvent la mort. Un vrai cauchemar pour les éleveurs. Connu sous le nom de «Newcastle», ville anglaise où il est apparu pour la première fois, ce virus menace réellement tout un secteur de grande importance aussi bien à l'échelle régionale que nationale. Car la région de Sfax assure à elle seule plus de 10% de la production nationale des œufs et des viandes blanches. Le président du syndicat régional des agriculteurs de Sfax explique la rapidité de propagation de ce virus par le nombre croissant des bâtiments d'élevage qui ne disposent pas d'autorisation. Ce nombre très élevé «d'intrus» rend difficile l'opération de contrôle sanitaire par les autorités compétentes. Par ailleurs, ajoute-t-il, «la contrebande est un phénomène très dangereux pour toute la filière avicole dans notre pays. Ainsi, l'introduction illégale de poussins non contrôlés de l'Algérie en Tunisie a contribué à l'apparition de ce virus dans notre pays. Le recours à l'élevage du poussin venu de d'Algérie s'explique par un souci de gain puisqu'il est moins cher que celui produit en Tunisie. Libéralisation de l'importation depuis janvier 2011 Cela dit, plusieurs décisions politiques qui ont été prises après la révolution ont touché le secteur de l'aviculture. Ainsi, la décision prise en janvier 2011 relative à la libéralisation du quota de l'importation des mères poules a permis aux privés de contrôler toute la filière. Avant la révolution, un quota d'importation des mères a été déterminé par le ministère de l'Agriculture et le Groupement interprofessionnel des produits avicoles. Des personnes ne faisant pas partie de la filière bénéficient des quotas d'importation et les louaient aux producteurs. La libéralisation du quota est une chose positive à condition que l'importation soit faite par des gens qui appartiennent au secteur. Car c'est la seule garantie dans l'opération d'assainissement de la filière. Si, actuellement, le secteur souffre d'une surproduction des viandes blanches, il semble que ce ne serait pas le cas dans les mois à venir. Le virus en question risque de réduire sensiblement la production et d'augmenter par conséquent le prix de vente. A noter que la production a passé de 8.091 tonnes en janvier 2011 à 10.288 tonnes en janvier 2013. Les besoins du marché local sont de l'ordre de 8 mille tonnes de viandes blanches.