La Seleçao a validé son billet pour les huitièmes de finale et a renvoyé la Côte d'Ivoire à ses chères études... Sven-Göran Eriksson avait son plan pour mettre à terre la Seleçao. Mais ni la défense ni les contre-attaques escomptées n'ont fonctionné. Ou trop tard. Match raté ou simple infériorité ? Dans les frisquettes coursives du Soccer City de Johannesburg dimanche soir, une heure après la défaite, les visages ivoiriens sont marqués. Les regards hagards. Entre frustration et déception, les Eléphants ont la trompe basse. En berne. Mais Guy Demel refuse le mea culpa public. "On n'a pas à rougir car nous ne sommes pas passés au travers", lance le latéral droit. "Le regret c'est qu'on y a pas assez crû, surtout en première mi-temps. C'est dommage car il y avait un coup à jouer". "Un vaut mieux que deux tu l'auras" Il est vrai que pendant 25 minutes, un Tiene — Siaka en l'occurrence — valait mieux que deux tu l'auras. Les impavides Brésiliens étaient prêts pour le combat physique ? Ils étaient servis, sur un plateau royal. Rudesse et rigueur, en veux-tu en voilà. Et puis Kaka a combiné avec Luis Fabiano. Boubacar Barry, le gardien ivoirien, ne pouvait que constater les dégâts et regarder l'attaquant sevillan lui chanter "Barry c'est fini" sous le nez. La rédemption du buteur auriverde "change alors toute la donne", dixit Kolo Touré. "Sur leur première occasion, ils marquent et ça change la donne. Après ce but-là, on doit changer notre façon de jouer", poursuit le défenseur de Manchester City. Son acolyte Didier Zokora précise : "On a alors couru après le ballon, alors que pendant 30 minutes on était bien en place dans le système qui avait été décidé." En conférence de presse, Eriksson confirmait le diagnostic d'une défaite au score plus sévère que la vérité du terrain. Mais Didier Drogba et sa bande ont payé quelques coupables lacunes. "Nous étions très organisés, comme contre le Portugal, nous étions très bien défensivement, mais nous avons commis une ou deux petites erreurs dont a profité le Brésil. Pour battre le Brésil, il faut être parfait", regrette le sélectionneur suédois. "Quand on fait une erreur, on est puni immédiatement, comme sur les premier et troisième buts." Flottement défensif donc? Kolo Touré n'est pas d'accord: "Nous ne sommes naïfs que sur le dernier but". Pour le vice-capitaine, le mal ivoirien était ailleurs dimanche soir. "On a manqué de réussite, avec quelques contres qu'on n'a pas bien gérés. Ne pas profiter des opportunités, contre le Brésil ça ne pardonne pas." En bon leader, l'ex-Gunner prévient déjà : "C'est ce genre d'erreurs qu'il faudra éviter face à la Corée du Nord. On devra aussi être plus compactes et surtout mieux gérer nos occasions devant". Au Soccer City, les cloches de l'élimination ont tonné — Dindane dong. Mais l'histoire peut encore s'écrire avec un grand "H" pour les Eléphants. "Il reste encore un match, on se doit de le gagner et espérer un concours de circonstances. Rien n'est encore terminé", conclut Demel. Les nerfs de Kaka! Pour le tout puissant Brésil, Luis Fabiano a véritablement illuminé le stade Soccer City de tout son talent. Auteur d'un doublé dans l'affiche du Groupe G qui opposait son équipe à la Côté d'Ivoire, l'attaquant de la Seleçao s'est une nouvelle fois montré sous son meilleur jour. Manifestement, l'air d'Afrique du Sud réussit au joueur du FC Séville, qui avait déjà remporté le Soulier d'or adidas de la Coupe des confédérations de la Fifa, ici même en 2009. Elano a conclu le festival offensif de la soirée en inscrivant le troisième et dernier but brésilien. Seule ombre au tableau pour les hommes de Dunga, Didier Drogba a réduit le score en fin de partie, au terme d'une action rondement menée. En outre, le sélectionneur devra peut-être se passer des services de Kaka, exclu pour deux cartons jaunes.