AL QODS OCCUPEE (Reuters) — Les autorités israéliennes ont approuvé hier un projet de construction de mille logements pour colons juifs et la destruction de vingt maisons palestiniennes dans le quartier de Silouane, à Al Qods-Est. En mars dernier, sous la pression de la communauté internationale, notamment de Washington, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait obtenu que le maire de la ville gèle le projet de construction du «Jardin du roi», un terrain de 22 hectares dans le secteur arabe de la ville sainte. Malgré cet engagement, le porte-parole de la municipalité, Stephan Miller, a fait savoir hier que la commission de planification urbaine avait donné son feu vert au réaménagement de ce quartier, avec à la clé la construction de près de mille nouveaux logements. Le projet prévoit également la destruction de vingt maisons palestiniennes tandis qu'une soixantaine d'autres, qu'Israël considérait jusqu'ici comme construites illégalement, devraient voir leur statut régularisé. Pour les responsables palestiniens, ce programme démontre la volonté de l'Etat juif de renforcer sa mainmise sur Al Qods. «C'est une ville de colonisation», a dénoncé Adnane Al Husseini, «le maire bis» de la ville sainte désigné par l'Autorité palestinienne. «Vous ne pouvez pas prétendre d'un côté construire des ‘jardins' et de l'autre priver des gens de leurs foyers». De son côté, le porte-parole israélien de la ville a insisté sur le fait que le projet avait pour objectif «d'améliorer la qualité de la vie» à Silouane et qu'il prévoyait la construction d'un parc, ainsi que d'un complexe public dont pourraient jouir tout autant Juifs et Arabes. Le projet immobilier d'Al Qods-Est pourrait encore accentuer la pression internationale sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu.