Si le bilan de ses deux matches avec l'EST divise les observateurs, le Hollandais n'a pas à rougir de ses résultats L'histoire dit également qu'il est bon de laisser du temps à l'entraîneur Krol qui fonctionne comme un diesel. Mais quand il est lancé... Il y a quelques mois, Krol n'était pas encore l'entraîneur de l'Espérance Sportive de Tunis. Cependant, l'ombre du Hollandais planait déjà au-dessus du parc B et de la tête de Desabre. Deux séances déjà, l'ex-coach du CSS finissait par poser ses valises au Parc Hassen-Belkhojda et déloger l'ex-entraîneur du Coton Sport de son siège. Desabre est aujourd'hui bien loin des affaires de l'équipe seniors de football, physiquement parlant. Dans les esprits, il reste néanmoins présent. Parce que son successeur ne l'a pas encore complètement fait oublier. Et pour cause, le début du règne a été une réussite, sur le fond mais pas dans la forme. Le club de Bab Souika a connu beaucoup d'entraîneurs différents. Des techniciens d'horizons divers (Benzarti, Decastel, Kanzari, Maâloul, Kasri, Desabre), avec des expériences variées, et arrivés au club dans des situations incomparables. Ce qui, cependant, n'interdit pas de se pencher sur leurs premiers pas avec toutes les mesures qui s'imposent alors qu'aucun n'a bénéficié des largesses d'effectifs et financières de Krol au début de leurs missions avec le club de Hamdi Meddeb. Dans les chiffres, le bilan de Krol est plus correct : avec le CSS, il a remporté le titre national et la Coupe de la CAF. Qui dit mieux? Pas grand-monde sauf Nabil Maâloul avec ses trois titres (doublé et Ligue des champions). L'entraîneur actuel de l'Espérance Sportive de Tunis n'est pas un perdreau dans le monde du football. Une bonne première mi-temps Sa carrière de joueur à Ajax et surtout sur les bancs de touche de l'Egypte, d'Ezzamalek et du... CSS, lui confèrent une expérience et un savoir-faire certain. Krol a gagné quelques trophées. Et pas des moindres. Mais ses débuts n'ont pas toujours été des plus convaincants. Face à l'ASM, les «Sang et Or» n'ont pas été convaincants. Ils ont, certes, gagné mais la manière n'y était pas. Après deux semaines, on peine encore parfois à comprendre le système de jeu du coach hollandais : «Je voudrais mettre en place une équipe qui joue un bon football. Une équipe compétitive pour donner un bon spectacle et une bonne image en Tunisie et en Afrique. Ce n'est pas facile, on ne peut pas le faire encore en deux semaines», a souligné Krol. Face au CAB, après une première mi-temps formidable avec un jeu cohérent et fluide, les «Sang et Or» ont accusé le coup à la reprise laissant les manœuvres aux Bizertins. En substance, le système de jeu de l'ancien entraîneur du CSS semble pourtant assez simple : «Je veux utiliser quatre défenseurs, trois milieux et trois attaquants dont la position peut changer. Des fois avec un avant-centre et deux joueurs derrière, des fois avec deux attaquants et un joueur derrière comme ce fut la cas contre le CAB», a encore expliqué Krol. Dans le football d'aujourd'hui, le problème est d'attaquer la profondeur car il est plus facile pour un adversaire de contrôler un joueur statique. Si N'djeng décroche, l'équipe doit avoir un joueur capable de prendre la profondeur, ce que l'Espérance a su faire face aux Cabistes grâce à Darragi après une passe de N'djeng. Krol : «Nous avons commis beaucoup d'erreurs» Le match EST-CAB a eu deux périodes différentes. La première mi-temps a été admirablement dominée par les «Sang et Or» qui se sont donnés à cœur joie par leur jeu et leur maîtrise. Nous avons senti l'empreinte de Krol qui commence à donner ses résultats. Mais à la reprise, et surtout après le but de Darragi, l'Esperance a perdu ses repères en laissant les initiatives aux protégés de Kanzari. Ils ont joué avec le feu. Ce qui a amené Krol à critiquer le jeu de son équipe : «J'ai déjà souligné que le CAB est une bonne équipe. Nous avons réussi à imposer notre jeu en 1ère mi-temps pour glaner les trois points de la victoire. Mais à la reprise, nous avons commis beaucoup d'erreurs et nous avons laissé notre adversaire jouer à sa guise. Et ce n'est pas bon. Face à l'Etoile, il faut être plus agressifs et imposer notre rythme tout au long du match», a conclu Krol.