Rien n'est perdu mais il faudra regarder la réalité en face... Quel visage du CA face à l'OB? Quelle stratégie de jeu quand le commun des mortels sait que cette équipe-là manque de talents, de métier, de joueurs disciplinés, d'automatismes, de cohésion et de détermination? Adrie Koster en a fait les frais assez tôt. Lui qui a pourtant hissé le club au sommet de la hiérarchie locale avant de tirer sa révérence. Que reprochait-on à cet instructeur qui, à défaut de cachet, a apporté à l'équipe, a optimisé l'existant, évoluant selon les moyens du groupe, composant avec la pauvreté d'un effectif que certains entraîneurs recyclés en consultants ont couvert de louanges. Ce Club Africain-là n'a rien de révolutionnaire et la faute incombe au bureau directeur. Deux mercato ratés, des joueurs ordinaires recrutés et un bouc émissaire tout désigné (en l'occurrence le coach) à chaque faux pas ! La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a ! Le CA l'a appris à ses dépens la saison passée avec un tout petit point glané lors des play-offs. Un état des lieux aurait dû être fait. En vain! Ce CA-là est un adepte du rafistolage, du bricolage, de la poudre aux yeux et de la fuite en avant ! Le camouflet face au CSS n'est pas une surprise, ni un concours de circonstances. A quoi peut-on s'attendre quand, en face, il y a une machine remarquablement huilée et parfaitement en place? Certes, un CA encore en rodage est parvenu, pendant plus d'une heure à faire mieux que de la résistance. Il a entretenu le suspense avant qu'une contre-attaque éclair ne crucifiât ses attentes. La fin justifie les moyens Outre la responsabilité de certains éléments qui n'ont pas leur place au CA, celle de Chauvin coule de source. Commençons par le commencement: le coach français a opéré deux changements par rapport au dernier match. Zitouni a repris sa place dans l'entrejeu et le Tchadien N'Douassel a renoué avec les pelouses tunisiennes. C'est difficile pour un entraîneur de prendre le train en marche mais à quoi sert donc la batterie de «conseillers-techniciens» et de «ronds de cuir» appelés pourtant à lui mettre le pied à l'étrier ? Ces «conseillers de l'ombre», ces éminences grises qui n'ont rien compris au football et à ses mécanismes ! Des centaines de millions de dinars partis en fumée pour ramener de soi-disant champions qui ne méritent même pas le statut de remplaçants au CA ! Quant aux moyens de bord, ils sont quasiment inexistants au niveau des trois lignes de jeu. En défense, Mohamed Ali Yâakoubi est l'arbre qui cache la forêt. Des latéraux médiocres à l'image d'un Bouslimi manquant de formation à la base et de talent ( en dépit de sa grinta et sa bonne volonté). Un arrière gauche, Agrebi, qui évolue tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, un stopper qui manque d'anticipation et de concentration (face au rush de Kouyaté et de Ben Youssef) et enfin un Haddedi dont la conduite de balle laisse perplexe. Plus haut, les joueurs de l'entrejeu manquent de poids et de complicité. Les binômes que sont Korbi et Baratli se marchent sur les pieds. Idem pour le tandem Dhaouadi-Djabou. Cela nous ramène tout droit à l'inexistence d'un meneur de jeu au CA. C'est tellement flagrant que cela frise le ridicule de ne pas s'en être aperçu ! Même un vétéran comme le stratège Oussama Sellami aurait pu constituer cette fameuse courroie de transmission, cette rampe de lancement dont le CA ne dispose pas depuis deux ans ! Chauvin enfonce le clou ! Pour revenir au choc face au champion sortant, il est regrettable de noter que Chauvin n'ait fait que précipiter la défaite des siens. Il a enfoncé le clou en incorporant Matt Moussilou, doublon d'Ezechiel. Il aurait été préférable de lancer Hedhli car le CA devait à un moment temporiser pour espérer atteindre la citadelle clubiste sfaxienne. Jouer haut (pressing haut) et vite demande des joueurs ayant certaines prédispositions. Les «think thank» clubistes ont-ils pris assez de recul pour se rendre à l'évidence? Cela demande un minimum de hauteur par rapport à ce chauvinisme improductif. Ce CA, tel qu'aperçu face au CSS, n'a fait qu'illusion avant de retomber dans un état de léthargie dès les premiers coups de semonce du champion en titre. Retour de Bilel Ifa, Dhaouadi suspendu Voilà, grosso modo, ce qui a précipité la chute du CA face au CSS. Ce faisant, des changements sont annoncés en prévision du match face aux Béjaois. Bilel Ifa devrait enregistrer son retour sur le flanc droit ou dans l'axe aux côtés de Yaâkoubi. Agrebi, Haddedi et Bouslimi sont, quant à eux, en ballottage, alors qu'au niveau de la ligne médiane, Salifu sera associé à Zitouni et Baratli. Quant à Hedhli, il assurera la manœuvre et tentera de mettre les ailiers (que sont Djabou et peut-être Jebali ou Ayadi ainsi que l'électron libre offensif (Ezechiel) dans de bonnes conditions de conclure. Mondher Kbair débarque Mondher Kbair, l'ex-coach du CAB et de l'Etoile, serait en passe de rejoindre le CA en tant que directeur sportif. Il aurait été préféré à Kaïs Yaâkoubi qui était un candidat pressenti au poste récemment avant de se désister.