Plusieurs études ont démontré que le concept de nuage contribue à l'augmentation de la productivité d'une entreprise avec plus de mobilité pour l'entrepreneur Stocker ses données sur des serveurs pour y accéder depuis n'importe quel navigateur, voilà une vision qui a du sens. Au lieu de rester scotché dans son bureau à gérer les tâches administratives nécessaires au développement de son entreprise et de s'engouffrer dans une pile de paperasse, grâce aux nouvelles technologies de la communication, telles que le cloud, le boss d'une PME peut avoir plus de mobilité dans la gestion de ses affaires et se concentrer davantage sur l'aspect créatif de la croissance de son entreprise. Mais qui dit business, dit temps. Or, le concept du cloud computing n'a cessé de révolutionner le monde des affaires. Outre le facteur temps, plusieurs études ont démontré que le concept de nuage contribue à l'augmentation de la productivité d'un projet tout en ayant une totale maîtrise de la situation. C'est dans cette optique que LeadGroup et la Chambre Nationale des Sociétés de Services et d'Ingénierie Informatique (Infotica), en présence de M. Tawfik Jelassi, ministre des Technologies de l'Information et de la Communication, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, ont organisé, les 13 et 14 février, au siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (Utica), le Forum Africloud 2014: un événement dédié au cloud computing et à la virtualisation en Tunisie. Conquérir le marché africain Le ministre a à cette occasion relevé que ce forum est le premier événement de technologies de l'information et de la communication qu'il inaugure depuis sa prise de fonctions. Le thème de ce colloque : «Africloud et le cloud computing» et comment les TIC peuvent être un levier de croissance, un moteur de transformation des produits services, des processus d'activité et des modèles économiques. «C'est exactement le thème de mon enseignement et de mes recherches depuis plus de vingt ans et c'est le thème sur lequel j'ai publié notamment 7 ouvrages. C'est un sujet qui m'est très cher sur le plan académique, mais aussi sur le plan pratique. Aujourd'hui, évidemment, on parle des applications et comment conquérir des marchés en Afrique dans le cadre, plus général, de l'Utica qui, cette année, place son action sous le signe de l'Afrique. Ce n'est que le début d'une coopération avec l'Utica et la fédération des TIC ainsi que tous les acteurs des TIC». Un «National Cloud» dans le cadre du plan «Tunisie digitale 2018» Ce forum, selon Tawfik Jelassi, s'inscrit dans le cadre du plan stratégique national «Tunisie digitale 2018», élaboré par des experts du secteur privé et public et vise à renforcer l'infrastructure de base à travers la mise en place d'un nuage national (National Cloud) et de réseaux de grandes capacités ainsi qu'un large accès au grand public (accès à Internet grand débit) avec des prix très abordables. Selon le nouveau ministre, ce plan stratégique fera de la modernisation de l'administration numérique un de ses objectifs pour améliorer les services offerts à nos concitoyens et aux entreprises et booster le domaine de l'e-business et du e-commerce, sans oublier les services B2B (Business to Business). Les entreprises étrangères off-shore en matière de TIC seront l'une des priorités de ce plan stratégique qui aura la lourde tâche d'effectuer une opération de séduction afin d'attirer ces entreprises sur le sol tunisien et les encourager à délocaliser leurs start-up des pays d'origine, avec l'objectif de rendre la Tunisie une plateforme régionale et internationale des technologies numériques et des services électroniques. Enfin, le ministre a souligné que le plan «La Tunisie 2018» va encourager la recherche et l'innovation dans le domaine numérique et technologique. Une nouvelle facette de l'informatique De son côté, M. Karim Ahres, président d'Infotica, définit le cloud comme étant «un système économique qui va changer la méthode de consommation des Tunisiens en matière d'informatique», tout en caressant l'ambition de faire de la Tunisie un exportateur de plateformes cloud, ce qui explique le choix du nom «Africloud» pour ce forum. Mais pour bien expliquer les avantages du cloud computing dans la gestion d'une entreprise, voici une explication donnée par M. Jeffrey Postlethwaite, propriétaire d'une chaîne de restaurants en Grande-Bretagne et fidèle usager du système, qui résume le cloud computing comme suit : «La flexibilité accrue du nuage signifie que nous voyons un processus de convergence, où tous les appareils sont capables d'accéder à la même information et la manipulation d'un large éventail de fonctions facilement et en toute sécurité». Il ajoute : «Traditionnellement, nous aurions dû passer beaucoup de temps et dépensé beaucoup d'argent dans la gestion d'une gamme de différents services informatiques matériels et logiciels, qui ont entravé notre agilité au démarrage rapide de l'entreprise. Cette infrastructure partagée signifie que nous payons seulement pour ce que nous devons, les mises à jour sont automatiques, et la mise à l'échelle vers le haut ou vers le bas est facile». Un nuage qui cache une soif mercantile ? Un enthousiasme non partagé par le bloggeur canadien Cory Doctorow qui, dans son article «Not every cloud has a silver lining» (Chaque nuage n'a pas forcément une lueur d'espoir), publié dans le quotidien britannique The Guardian, a écrit : «La presse informatique est pleine de gens qui vous expliquent à quel point la vie va être belle quand tout sera "stocké dans les nuages". C'est-à-dire quand le stockage de toutes vos données importantes, leur traitement et ainsi que vos autres besoins seront gérés par des data centers (centres serveurs) professionnels». Il conclut : «Mais voici quelque chose qu'on ne vous dira pas, par contre : ce qui attire tous ces investisseurs et entrepreneurs, c'est de gagner de l'argent (votre argent) de façon récurrente et perpétuelle. Pire, ça sera pour remplacer quelque chose que vous avez déjà pour un prix forfaitaire, voire gratuitement, et qui ne vous oblige pas à abandonner votre vie privée. C'est sur cette base que les entreprises qui fournissent de l'informatique "dans les nuages" espèrent faire fortune».