Entre une mairie qui se dit accaparée par des questions «plus vitales» et un club nautique qui se bat pour sa survie, c'est l'incompréhension la plus totale Ces propos amers et désabusés émanent de M. Fethi Belkahia, président du Sport nautique bizertin (SNB). Il n'est nul besoin de présenter ce club vieux de 104 années (il est fondé en 1909), ni d'évoquer son remarquable parcours. L'on saura seulement qu'il demeure à ce jour le club le plus primé de l'histoire des sports nautiques du pays. L'on doit à la vérité de rappeler également que le SNB a, dans les années 60, «enfanté» Sabah Haddad qui, déjà, inscrivait son nom et celui de son pays dans les annales continentales de la discipline en remportant le 1er titre africain en NL. Nous ne saurons, en l'occurrence, passer sous silence des noms aussi prestigieux que ceux de Med Ali Ben Mosbah, de Ouenzerfi, encore moins les dernières participations en voile de Youssef Akrout aux JO de Londres d'où il a ramené un important lot de médailles pour la Tunisie, tandis que le plein de titres (12 médailles) a été réalisé aux Jeux de Tunis (novembre 2013) par Amine Chelbi et M.A. M'rabet en kayak. L'on en passe et des meilleurs ! Un tel club au passé si prestigieux et au présent si prometteur ne saurait être négligé par les responsables de la ville dont il perpétue le nom pour la postérité. Ni ignorer l'action éducative et sportive prodiguée en faveur d'une jeunesse qui, en son absence, pourrait verser dans des dérives regrettables. Or, entre une mairie qui se dit accaparée par des questions « plus vitales » ( ?) et un club nautique qui « combat pour sa survie », c'est l'incompréhension la plus totale. A telle enseigne qu'aujourd'hui, quelques mois après le démarrage de la compétition nationale de natation et de water-polo, le SNB a enregistré pas moins de... quatre forfaits. La raison en est l'impossibilité où il se trouve d'effectuer ses entraînements. Alors que, naguère, ce club privilégié avait son propre champ d'eau, aujourd'hui, il est contraint de partager la piscine municipale avec pas moins de...sept autres clubs de nautisme. Dont deux ayant obtenu l'autorisation municipale « sans aucun droit », en tout cas sans répondre à l'élémentaire condition d'affiliation fédérale. Le résultat en est que le SNB, qui est le mieux placé pour ramener des titres nationaux et internationaux, se trouve placé à la même enseigne que des groupes constitués par des «investisseurs affairistes». Il est ainsi contraint de faire barboter ses sportifs dans quelques mètres carrés d'eau, de partager la piscine en deux pour l'entraînement de ses poloistes... si tant est qu'il aura résisté aux nombreux contretemps de décalage des délais d'ouverture annuelle de la piscine qui, pour diverses raisons, se trouvent renvoyés de plusieurs semaines. Situation fort pénalisante pour le SNB dont le comité a sollicité par trois fois des audiences au maire qui n'a pas daigné répondre, laissant le club s'empêtrer encore et plus dans ses problèmes sportifs, notamment. Pourtant, étant le seul club compétitif, il est en droit de bénéficier de la compréhension de tous et d'une priorité absolue dans la répartition des couloirs et des horaires d'entraînement. D'autant que les ouvertures et fermetures annuelles de la piscine municipale ont toujours été faites en dépit du bon sens, sans respect aucun des agendas du club et de ses engagements sportifs nationaux, de ses responsables et dans la négligence totale des 400 sportifs qui œuvrent sous ses couleurs.