On savait que l'Unité de gestion par objectifs de la Cité de la culture, chapeautée par Mohamed Zinelabidine, s'évertuait à préparer le démarrage de ce projet présidentiel inédit, de son inauguration à la marche de ses différents pôles. Des informations nous parvenaient épisodiquement et par ouï-dire, que des stages de formation ou de perfectionnement étaient organisés sous la houlette de spécialistes tunisiens et étrangers. Mais dans tout cela, rien d'officiel… Que de l'officieux. Hier, dans un hôtel de la capitale, Mohamed Zinelabidine a offert aux représentants de la presse locale quelques éléments d'information concernant cette cité, et ce, à l'occasion de la présentation de «50 heures de musique», la première manifestation d'envergure sur laquelle l'Unité de gestion par objectifs a voulu que les lumières soient braquées. La Cité de la culture, en bref D'après les propos de l'hôte et de ses réponses aux interrogations des journalistes, nous avons ainsi appris qu'un long travail de prospection et de concertation a été mené pour définir et préparer les différents axes autour desquels les activités de la cité vont se dérouler. Aussi, les 49.000 mètres carrés couverts accueilleront-ils, en plus de l'administration, ses annexes et des espaces réservés aux arts de la scène (théâtre, opéra, salle de danse…), une cinémathèque (enfin !) et un centre de recherche et de formation. Le projet, réellement grandiose, a l'ambition d'être un espace de création, de diffusion et de formation dans tous les arts en tendant au maximum vers l'universel et l'excellence. «Il y va de notre crédibilité», a notamment déclaré Med Zinelabidine, avant de continuer que cela ne veut nullement dire que notre identité tunisienne d'abord, arabe, maghrébine, africaine et méditerrannénne ensuite, soit mise en jeu. «L'ouverture oui, mais avec nos spécificités», a-t-il dit. Et si l'inauguration de la cité de la culture n'est pas encore fixée, parce qu'elle dépend de l'avancement des travaux colossaux assumés par le ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, il n'en demeure pas moins que des actions ont d'ores et déjà été menées, en guise de préparation de cette échéance et d'avant-goût de ce qu'assurera la Cité dans le futur : réadaptation et mise à niveau de jeunes artistes et de techniciens dans certains domaines pas très développés sous nos cieux (le chant lyrique, par exemple), petites manifestations à l'intérieur de la République, stages, cycles de formation et… ces «50 heures de musique» au CCI de Hammamet où deux jours durant (samedi et dimanche) de 10h00 du matin jusqu'à près l'aube, nous aurons droit à un concours «Jeunes voix d'opéra», à du théâtre lyrique, des récitals de musique classique et orientale, de jazz, de musique contemporaine, à des performances instrumentales (solo, duo, quatuor…) et à deux salons littéraires. En parallèle, il y aura deux stages de prise de son et de conception de lumières, une installation vidéo et deux expositions de peinture et de sculpture. Une manifestation dont on attend beaucoup par la qualité qu'elle laisse présager, mais qui ne constitue pas une fin en soi pour l'unité de gestion par objectifs, «mais un événement bien utile à la simulation des situations que la cité de la culture aura à gérer dans le quotidien», comme l'affirme Mohamed Zinelabidine. En tout cas, un très bon préparatif pour l'inauguration de ce projet qui, nous l'espérons, ne tardera pas trop encore.