Le coach s'attend à un travail de longue haleine Premier contact de Mondher Kbaïer avec les médias. Le nouveau timonier clubiste, successeur de Chauvin, a fait un tour d'horizon de la situation qui prévaut au CA, ne manquant pas d'insister sur les points à renforcer et sur la manière d'opérer. Accompagné de Majdi Khelifi et de Abdesslam Younssi, le head coach du CA a vite fait d'entrer dans le vif du sujet : «Dans un premier temps, j'ai été embauché pour une mission précise. Un travail de restructuration a été entamé depuis trois semaines. J'ai ensuite pris le train en marche à la demande du bureau directeur pour veiller aux destinées de l'équipe A. Volet effectif, des places sont à prendre mais des postes précis sont aussi à pourvoir. J'étais manager général ou directeur sportif, et maintenant que je suis devenu le head coach, je sais à quoi je m'expose. Veiller sur les affaires techniques du CA est un travail de longue haleine qui demande de la rigueur. C'est une nouvelle expérience que j'espère exaltante et couronnée de succès. Je suis entraîneur en chef depuis 1996 avec au compteur plus de 100 matchs disputés sous la bannière cabiste et étoilée (championnat, Ligue des champions et Coupe de la CAF)». «Quatre mois de labeur» Chapitre appréciation du groupe sous la main, Kbaïer a été clair: «J'ai ma conception du jeu mais seules la rigueur et la solidarité du groupe peuvent apporter de l'eau à notre moulin. Il y a de la qualité et du caractère dans ce groupe. Il nous reste quatre mois pour retrouver notre rang et atteindre le palier supérieur. Au final, pour moi, l'objectif est de faire en sorte que les joueurs redeviennent performants». Volet organisation (et organigramme), Kbaïer n'a pas fait de mystère: « Nous allons pour l'instant concilier la direction sportive et les affaires de l'équipe A (cumul). Un directeur sportif adjoint sera toutefois enrôlé dans les plus brefs délais. Ce directeur sportif sera tunisien». «Cohésion et rigueur» Enfin, Mondher Kbaïer a aussi parlé des raisons qui ont conduit à une baisse de régime du Onze clubiste: «Il y a un manque de solidarité à plusieurs niveaux. Chacun doit prendre ses responsabilités. Besoin de rigueur, besoin d'organisation, resserrer les rangs et ne pas douter. Les joueurs doivent être en osmose, c'est à ce titre que l'esprit compétitif sera de nouveau ancré en eux. L'élégance d'une déclaration Quelques instants avant d'embarquer, l'ex-entraîneur Landry Chauvin s'est vu remettre un bouquet de fleurs et un abonnement à vie par les responsables clubistes. Le coach français s'est ensuite cordialement soumis aux questions des journalistes présents pour l'occasion. En professionnel qui se respecte, Chauvin n'a pas été avare en répliques. Au final, et pour la première fois depuis des années, nous avons assisté à un modèle de séparation à l'amiable du côté du CA. Jugez-en vous-même : «Avec mon adjoint, Eric Afolabi Atta, nous avons été très fiers d'avoir été choisis pour entraîner le Club Africain. Chaque jour, nous avons travaillé notre projet de jeu et tous les connaisseurs du football sont aujourd'hui unanimes pour dire que le Club Africain a montré un visage séduisant depuis notre arrivée. Hélas, l'efficacité offensive n'a pas été au rendez-vous. Aussi, dans l'intérêt supérieur du club, nous avons décidé d'un commun accord avec les responsables du club de mettre fin à notre collaboration. Nous tenons à remercier le président Slim Riahi pour la confiance qu'il nous a accordée et lui souhaitons beaucoup de réussite dans ses projets à venir. Nous remercions également le staff et les joueurs qui ont tout de suite adhéré à notre projet. Nous remercions enfin tous ceux au club qui nous ont accompagnés au quotidien pour nous mettre dans les meilleures dispositions. Nous souhaitons le meilleur pour le Club Africain et nous serons toujours ses premiers supporters. Sportivement, Landry Chauvin». Voilà pour le côté officiel de cette déclaration. Hors micro, l'ex-coach clubiste a insisté sur le besoin évident de cohésion et de sérénité : «Le CA a besoin de stabilité pour pouvoir gagner des titres à moyen et à long termes... Divisé, il ne peut aller loin». Voilà qui est clair. Car la réussite dépend de plusieurs facteurs interdépendants tels que la stabilité, le changement dans la continuité sans pour autant faire table rase du passé. A bon entendeur...