Les Stadistes essaient de rattraper temps et points perdus De 1956 à 1966, soit les dix premières années de l'Indépendance, le Stade Tunisien emportait tout sur son passage. 5 coupes et 4 championnats. C'était l'époque des Diwa, Mohieddine, Braïek, Kaffala, Taïeb Jebali, Moncef Cherif puis un peu plus tard Abdelwahab Lahmar et Abdallah. Aucun club ne pouvait lui résister, ni la grande Etoile de Chetali et compagnie et encore moins l'Espérance ou le Club Africain. Mais depuis, soit 48 ans, les Bardolais ne purent remporter qu'une coupe nationale et deux arabes. Une longue traversée du désert jalonnée de faux espoirs et de véritables frayeurs, puisque le Stade Tunisien connut les classements honteux et les frayeurs de fin de saison. Pis encore, le club du Bardo connut l'anonymat et perdit en chemin bon nombre de ses supporters et de son prestige. D'équipe modèle, la formation «rouge et vert» devint le club qu'il ne faut surtout pas imiter. De saison en saison, le Stade Tunisien était inexorablement tiré vers le bas pour cause de divisions et de vulgaires querelles de clocher qui ouvrirent les portes du club à des personnages qui n'ont aucun rapport avec l'histoire et le prestige d'un club qui fait encore référence. Dans tout cela, et malgré des dizaines de signaux alarmants, personne ne vit venir la catastrophe ou plutôt personne ne voulut voir venir la déchéance. A ce propos, l'histoire retiendra que l'équipe de Kamel Senoussi aura été celle qui franchit le grand saut dans le vide. En s'accrochant à son poste, en ne voulant pas lâcher et en vidant le club de sa substance, il a fini par achever un Stade Tunisien désormais à bout de souffle sur le plan financier et sportif. Tout se joue dans la tête Anouar Haddad et son équipe n'ont pu que constater les dégâts. Ils ont beau essayer de faire bouger les choses en changeant d'entraîneur et en s'assurant des renforts, la situation sportive n'a fait que se précipiter pour aboutir à une dernière place qui en dit long sur la teneur des dégâts antérieurs. Pourtant, l'ambiance est meilleure, les moyens plus consistants et la tendance plutôt à l'optimisme. L'union sacrée entre les barons du club y est sûrement pour quelque chose, tout comme le retour de l'enfant du club Lassaâd Dridi après la parenthèse rocambolesque de Robertinho. Toujours est-il que le Stade Tunisien est bon dernier à dix journées de la fin et qu'il y a des priorités sportives et de classement à gérer. C'est loin d'être gagné, mais une première victoire pourrait relancer une équipe qui joue bien mais qui accuse un énorme déficit de confiance. La présence d'anciens joueurs du club, de Lassaâd Dridi et cette union sacrée dont on parle ci-dessus pourraient et devraient faire bouger les choses. Mais le Stade Tunisien n'est pas le seul dans cette situation et ses joueurs doivent se mettre dans la peau de rélégables et non de joueurs d'un grand club à qui il est arrivé un accident. Une chose est sûre : on en saura plus sur la santé morale, technique et physique des joueurs dans une semaine face au CAB au Zouiten.