Depuis la fin du siècle dernier, ce phénomène est devenu beaucoup plus courant, en raison notamment des conditions climatiques Les habitants de la plage Aïn Charchara de Ras-jebel se sont réveillés, en cette matinée du dimanche, sur un spectacle des plus insolites. Inédit en tout cas. Bientôt rejoints par une population nombreuse que la curiosité de découvrir a fait courir. C'est que l'événement valait le déplacement à cause de son extrême rareté et par sa toute relative beauté ( ?) L'étendue sablonneuse offrait aux centaines de personnes le spectacle étrange de milliers de méduses échouées dans une masse compacte. Aussi loin que le regard pouvait se porter, il accrochait sur cette masse gluante qui était à un stade initial de décomposition. Les uns étaient émerveillés, notamment les enfants. D'autres, à la bigoterie prononcée, n'hésitaient pas à associer ce phénomène à ceux des dernières quarante-huit heures pour annoncer une « ère apocalyptique ». Sinon, comment expliquer la concomitance de l'apparition de ces méduses avec la baleine de Sidi Bou Saïd, les poissons morts de Soliman, la neige à Mahdia ou encore avec le cachalot découvert, des semaines auparavant sur la plage de Sidi Mechreg (Sejnane). Contactées, des personnes plus expertes, en tout cas plus rationnelles, ont avancé une explication scientifique. Pour M. Fethi Jebalia, président du club des activités de plongée sous-marine, le phénomène n'est pas si exceptionnel, l'expliquant par les changements climatiques, d'une part et, d'autre part, par la disparition en Méditerranée des animaux prédateurs, comme la tortue marine ou le thon, principaux mangeurs de méduses. Ces deux espèces sont soumises à une surpêche anarchique et leur disparition serait une des causes directes de la pullulation des méduses. Leur échouage, précise-t-il, est favorisé par les conditions climatiques. Des experts de l'Ecole de pêche d'Errimel, sans écarter les hypothèses de l'action humaine, du réchauffement des eaux ou encore de la pollution, imputent cet échouage spectaculaire et exceptionnel aux fortes tempêtes et aux vents défavorables, expliquant que c'est, en quelque sorte, une réponse de ces espèces de méduses aux atteintes portées au milieu marin et précisant que depuis la fin du siècle dernier, ce phénomène est devenu beaucoup plus courant. Avec le réchauffement de l'air, et en fin de journée, cette masse de méduses a fondu comme neige au soleil.