En vue de la réalisation du projet : la femme rurale et son droit à la santé dans les régions de Sousse et de Kairouan, lequel projet est initié par l'Utica de Sousse et appuyé par le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), une table ronde a réuni récemment les représentants de diverses associations de la société civile, de la Cnss, de la Cnam... La table ronde a été axée sur l'intervention-débat donnée par M. Nizar Chouchène, consultant et expert en milieu rural, qui a présenté les résultats de l'enquête menée auprès de 2.000 femmes rurales dans les gouvernorats de Sousse et de Kairouan. Cette enquête constitue la 2e phase du projet qui a débuté en novembre et qui prend fin au mois de juin 2014. Ce projet a pour objectif de renforcer les capacités des femmes rurales en matière de citoyenneté et de prise de conscience de leurs droits et devoirs, notamment le droit à l'accès à la santé et à la couverture sociale. Les résultats ont montré que dans la région de Sousse, et suite au questionnaire présenté à 1.000 femmes rurales dans les délégations de Sidi Bou Ali, Kondar, Enfidha et Bouficha, il s'est avéré que 43% de ces femmes ont un niveau d'instruction ne dépassant pas le secondaire, 33% sont du niveau primaire, 4% sont du niveau universitaire et 20% sont analphabètes. Les femmes en activité se répartissent comme suit : 56% dans le secteur agricole et 44% dans les autres secteurs (industrie, service...). L'intervenant a noté que la majorité des femmes travaillent plus que 8 heures/jour et sont souvent exploitées. Elles se déplacent en utilisant des moyens de transport non adéquats et non assurés vers les lieux de travail. Il a cité notamment le récent accident qui a eu lieu dans la localité d'Enfidha et qui a coûté la vie à 4 femmes rurales. D'après l'enquête, 80% des femmes rurales ne sont pas conscientes de leur état de santé et ne se livrent à aucune visite médicale. Droit de disposer d'un carnet Cnam pour 45 jours de travail Concernant l'accès aux soins, il a indiqué que la plupart des femmes rurales travaillant occasionnellement ne bénéficient pas de couverture sociale. Alors que les femmes rurales, en activité permanente (travaillant auprès des structures organisées, agricoles ou industrielles), disposent d'un carnet Cnam. Il a noté que les femmes en activité occasionnelle peuvent disposer d'un carnet Cnam à condition de travailler 45 jours seulement, et ce, à longueur d'année. Les recommandations soumises à la Pnud Ce projet sera couronné par l'établissement de recommandations qui seront soumises à la Pnud. Parmi ces recommandations, il y a lieu de citer : - Le développement de la confiance, de l'estime de soi chez la femme rurale - L'établissement des programmes de vulgarisation et de sensibilisation aux droits et devoirs des femmes rurales - Le développement du bien-être socioéconomique chez la femme rurale.