Enième camouflet pour le président de la FTF qui a «personnellement» pris ce dossier en main Non content d'avoir traîné dans la boue l'équipe nationale avec trois échecs successifs retentissants (CAN, CHAN et Coupe du monde), voilà que le président de la fédération remet cela avec l'interminable feuilleton du choix du nouveau sélectionneur. Quatre mois après le dernier match officiel disputé et perdu par notre onze face au Cameroun, Wadii Al Jary collectionne les casseroles. Et pour cause... Pas convaincant, pas convaincu Dans un communiqué récemment publié sur le site de la FTF par le biais de l'un des porte-parole de cette institution, ce dernier a tenu à préciser que le dossier-sélectionneur est du ressort du «patron», seul habilité à discuter avec les candidats potentiels. Le résultat, tout le monde le sait. Mais procédons par ordre. Dans une mise en scène vulgairement orchestrée, on a commencé par réunir anciens sélectionneurs et directeurs techniques nationaux pour débattre du sujet. A l'arrivée, unanimité autour de la désignation d'un technicien tunisien. Mais voilà que, quelques jours plus tard, le président de la FTF décrète que le choix se portera sur un entraîneur étranger. Une décision en parfaite harmonie avec ce qu'il avait toujours programmé, mais qu'il n'a pu réaliser avec Tarak Dhiab qui lui avait fermé le robinet financier. Avec le nouveau ministre des Sports, il a remis cela et obtenu gain de cause. Et le voilà parti pour quelques voyages afin de discuter avec des candidats potentiels, lui le médecin qui ne comprend rien au football et en tout cas pas habilité à remplir cette tâche. Ce que nous avons oublié de vous dire, c'est que cette affaire a totalement divisé la direction technique des équipes nationales (Youssef Zouaoui) et le bureau fédéral. L'occasion pour Wadii Al Jary de taper sur la table et d'opérer une purge au sein de la FTF en «gelant» quelques membres (dont Chiheb Belkhiria) et en ne s'entourant désormais que de trois membres qu'il a réussi à s'aligner. Pour réussir son entreprise et pour gagner du temps, le président de la FTF a fait dans l'intox, exercice qu'il maîtrise parfaitement : faire de l'intox et brouiller les pistes. Une bonne quinzaine de pistes, dont quelques Tunisiens, alors qu'on savait pertinemment que le choix d'un technicien étranger était du domaine du fait accompli. Une manière comme une autre pour dire que l'homme travaille et qu'il maîtrise son sujet. Entre-temps, on sait que les déplacements et les contacts du président de la FTF ont tous été infructueux. Un bureau fédéral déchiré Par ignorance et par incompétence, l'homme n'a pas su convaincre et pour preuve cette ultime volte-face de l'ex-sélectionneur de l'équipe de France, Raymond Domenech. Annoncé comme prochain sélectionneur, à présenter au plus tard au cours de cette semaine aux médias, le bon vieux Domenech a signé dimanche à France 2 pour un talk-show. Un véritable camouflet quand on sait qu'un média français a titré : «Raymond Domenech fuit l'équipe de Tunisie». Nous nous imaginons un peu la discussion entre Al Jary et Domenech, les questions de ce dernier pour savoir dans quelle équipe et dans quelle ambiance il va débarquer et les réponses vagues, dans un français très approximatif d'un président de la FTF à court d'arguments. Maintes fois annoncée, maintes fois reportée, la nomination d'un nouveau sélectionneur pour l'équipe de Tunisie est renvoyée aux calendes grecques. Entre-temps, l'opinion publique attend, tout comme le ministre qui a pourtant consenti un effort financier, qui n'est après tout que de l'argent public. Déjà ternie, l'image de notre football est au plus bas, tout comme celle de notre équipe nationale dont plus personne ne veut, par la faute d'un président de la fédération qui multiplie les gaffes sous les yeux de l'opinion publique, des médias, du ministre et des présidents des clubs qui l'ont élu, mais qui ont d'autres chats à fouetter. A ce point de la situation, une décision s'impose et cela doit commencer par dessaisir Wadii Al Jary du dossier du sélectionneur national pour avoir clairement donné la preuve qu'il est incapable de gérer. Nous nous étonnons, par ailleurs, du silence des membres du bureau fédéral «écartés» de ce dossier, qui sont là à observer et à ne rien dire, qui ne réagissent pas et qui n'ont même pas le courage de démissionner. La loi du silence, maintes fois dénoncée, est plus que jamais de rigueur dans une institution qui n'en finit pas de faire du tort au pays. En toute impunité!