Le projet d'extension de la X2 s'étalera sur deux ans pour une enveloppe de 28MD. Objectif : décongestionner un axe routier fréquenté par 30 mille véhicules à l'heure de pointe. Enfin du nouveau et du concret en matière d'aménagement du territoire urbain et de décongestionnement des routes et de la circulation routière dans le Grand-Tunis. La bonne nouvelle est, comme promis, le démarrage, mardi 18 mars, des travaux d'extension de la voie X2 reliant Montplaisir et la zone des Manazeh (1,6...). Le projet prévoit la construction de deux ponts au niveau de deux intersections. Le premier enjambe le croisement Montplaisir (X2 – Route nationale n°9) et l'autre, le croisement de la cité El Khadhra (X2 – Avenue Louis Braille) au niveau de la ligne du métro n°2. Selon les termes de référence du projet et son schéma de financement, les travaux devraient durer 24 mois contre une enveloppe de 28MD, financée à parts égales par l'Etat tunisien (50%) et la Banque Européenne d'Investissements (50%). Le projet vient à point nommé décongestionner une zone très fréquentée reliant le nord résidentiel de la capitale où sont situés des quartiers huppés de la capitale (Ennasser et El Manazeh) et le centre-ville de Tunis via le quartier des affaires de Montplaisir. Selon M. Badreddine Lahbayel, directeur régional de l'équipement (direction de Tunis), «aux heures de pointe, pas moins de 25 mille à 30 mille véhicules traversent l'axe routier X2», engendrant embouteillages, goulots d'étranglement et dépassements risqués. Le stress et la perte de temps sont devenus le pain quotidien des automobilistes et de leurs accompagnateurs en raison d'un trafic routier de plus en plus dense dans le Grand-Tunis et l'impatience de certains chauffards qui adoptent un comportement agressif et grossier sur le bitume, mettant en danger la vie des autres usagers de la route, et en péril leurs véhicules. Les automobilistes sont appelés à faire preuve de beaucoup de patience pendant encore deux bonnes années, délai requis pour l'exécution du projet, et faire preuve de civisme et d'indulgence étant donné que la circulation sur la X2 ne va pas être interrompue tout au long du déroulement des travaux. Cibler le long terme D'autres projets d'aménagement du territoire sont probablement prévus pour apporter un souffle nouveau à la plus grande agglomération et à ses quartiers d'autant que ses routes et voiries ont tendance à devenir trop exiguës face au flux quotidien des engins qui entrent dans la capitale chaque matin et à l'évolution de son parc automobile. La question qui se pose est de savoir si les dimensions des projets d'infrastructures routières urbaines sont étudiées et définies pour le court ou le moyen terme? Il est, en effet, difficile de croire que les prospections de ces projets visent le long terme, car, force est de constater que les axes routiers qui ont connu des aménagements similaires, voire plus importants, n'ont pas tenu le coup trop longtemps et ont été assez rapidement —au bout de quelques petites années— submergés par le trafic routier favorisant un retour aux embouteillages et aux files interminables de véhicules, et ceci pas seulement aux heures de pointe. A titre d'exemple, c'est le cas du tronçon de l'autoroute A4 (reliant Tunis au port de Bizerte) entre le pont de la République (surplombant l'Avenue Habib Bourguiba) et El Ghazala, en passant par La Charguia, Borj Louzir et La Soukra. Une décennie à peine après l'achèvement des travaux, cet axe routier n'a plus rien d'une autoroute que l'appellation. Ceci dit, il faut souhaiter que le ministère de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire double de vigilance au niveau du contrôle des projets qu'il engage et mette les bouchées doubles afin de conférer à ces coûteux projets rentabilité, efficacité et durabilité.