Une grande action pour la sauvegarde du patrimoine immobilier, la promotion de l'activité socioéconomique et la création de nouvelles richesses Experts, composantes de la société civile et représentants de l'administration régionale ont planché, samedi, au Kef, lors d'une journée d'étude sur le patrimoine immobilier, initiée conjointement par l'Association de sauvegarde de la Médina du Kef et l'Association tunisienne du patrimoine et de l'environnement, en collaboration avec plusieurs instances nationales et régionales, sur les moyens à même de contribuer à la protection et à la valorisation du patrimoine immobilier de la ville du Kef et au-delà, pour la promotion de l'activité socioéconomique et la création de nouvelles richesses pour la région. La journée a, certes, montré la richesse et la diversité du registre patrimonial, qui a toujours fait du Kef une ville ouverte sur le monde, connue pour son brassage culturel, religieux et civilisationnel. Les participants ont été unanimes à reconnaître, après un tour d'horizon dans les différents monuments d'autres sites archéologiques, que Le Kef est l'une des villes où le patrimoine peut être un levier important pour l'essor du tourisme culturel et écologique et donc une source de vie et de promotion socioéconomique, en mettant l'accent sur l'état de délabrement qui caractérise nombre de ses sites et qu'il devient, de l'avis de plusieurs experts, urgent de restaurer tant leur valeur patrimoniale est grande, à l'image des monuments phares comme la Kasbah turque, le mausolée de Sidi Boumakhlouf, la synagogue, le musée des arts et des traditions populaires et bien d'autres écoles coraniques et de sites culturels, à l'image de la basilique romaine, devenue, aujourd'hui, un lieu de rencontres culturelles et scientifiques. Le président de l'Association de sauvegarde de la Médina du Kef, Ammar Thlijen, n'a pas caché son inquiétude quant à l'état des lieux déplorable de certains sites, notamment les sièges de l'ancienne recette postale et de la délégation du Kef— est détruit et incendié après les événements de la révolution du 14-Janvier et appelé de ses vœux à une prise de conscience générale de l'importance historique que revêtent ces sites dans l'histoire de la ville et du pays, mais aussi à faire en sorte qu'ils acquièrent leurs lettres de noblesse et reprennent leur place dans l'échelle des valeurs patrimoniales régionales et nationales. Il a aussi indiqué qu'une demande pressante a été faite aux parties concernées pour redonner une nouvelle vie à ces monuments, notamment pour la recette postale que l'on entend réexploiter dans le domaine postal, eu égard à l'étranglement que connaît la recette principale de la ville du Kef, aujourd'hui, devenue incapable de répondre aux besoins d'une clientèle plus nombreuse et plus exigeante. En d'autres termes, les monuments du Kef peuvent, selon plusieurs experts, constituer une nouvelle voie pour le salut de l'emploi et pour le rayonnement de l'ancienne Sicca Veneria, une ville en souffrance depuis trois ans et qui risque de perdre un label historique dont elle a toujours été fière. Avec cet appel pressant et surtout la volonté de mettre la pression sur les pouvoirs publics pour apporter les soins nécessaires au patrimoine immobilier du Kef, l'on ne peut que s'attendre à une virée positive de tous les monuments de la ville vers un destin meilleur qui renforcerait l'essor rêvé de l'activité culturelle et économique de la région et participerait, de surcroît, à la sauvegarde de tous ces lieux envoûtants et historiquement grandioses. L'espoir est toujours permis.